Fêtes traditionnelles et harem des pharaons. Ancien monde. L'Egypte ancienne. Néfertama des Trois Pharaons Besoin d'aide pour étudier un sujet

ARRIÈRE-PLAN

C’était environ 1580 avant JC. Le fondateur de la XVIIIe dynastie, l'ancien prince thébain Ahmose, venait d'expulser les Hyksos – tribus sémitiques d'origine inconnue qui régnèrent sur l'Egypte pendant un siècle et demi. Il a fait une bonne action pour l'Égypte, mais dans la mémoire des Hyksos, il est probablement resté ingrat : après tout, ce sont eux qui ont montré un cheval aux Égyptiens et leur ont appris à conduire un char. Accablé de bonheur, Ahmosis a transféré la capitale dans sa Thèbes natale, une ville que les Égyptiens appelaient en fait Ne. (Les Grecs appelaient cette ville Thèbes pour sa similitude avec la ville du même nom en Béotie. À propos de la ville égyptienne, Homère écrivit 6-7 siècles plus tard : « Thèbes des Égyptiens, où la plus grande richesse est stockée dans les maisons, la ville de cent portes. » Bien qu’il n’y ait jamais eu cent portes là-bas, mais Homère ne pouvait même pas les voir.)

À cette époque, presque toutes les villes égyptiennes étaient le centre du culte d'un dieu, même s'il serait plus correct de dire que tôt ou tard, tout sanctuaire était « envahi » par une ville. A Thèbes, Amon était aimé plus que quiconque, surtout les prêtres, qui, de par leur amour, possédaient à la fois une table et une maison. Amon est connu depuis l'Antiquité comme un carriériste et grimpe au sommet du panthéon depuis des siècles, écartant avec ses coudes les dieux les plus humbles. Finalement, ce dieu mortel tantôt à tête de bélier, tantôt de chacal, tantôt humain, parvint à son but, et dès qu'Ahmose fonda le Nouvel Empire d'Egypte, les prêtres déclarèrent Amon le suprême. dieu de la Haute et de la Basse Egypte. Il s’agissait d’une usurpation évidente par rapport aux deux mille cinq cents autres dieux.

Les successeurs d'Ahmose se sont révélés être des pharaons énergiques et agressifs. On sent qu'un siècle et demi d'inaction sous le joug des Hyksos a porté atteinte à leur fierté nationale. Ils se sont précipités pour tout conquérir, et seule la mort pouvait les arrêter. Par exemple, Thoutmosis III, qui régna 54 ans, attaqua les Nubiens et les Libyens, prit la Palestine et la Syrie et, après avoir vaincu l'armée mitannienne à Karkemish, traversa l'Euphrate en 1467. Après cela, les rois de Babylone, d'Assyrie et des Hittites ont commencé à envoyer un tribut à l'Égypte, bien que personne ne leur ait demandé de le faire - ils semblaient payer d'avance.

L'héritier de Thoutmosis, Amenhotep II, ne resta pas non plus les bras croisés : il organisa à plusieurs reprises des campagnes « préventives » dans les terres conquises, occupa Ougarit et se rendit de nouveau sur l'Euphrate. Cet Amenhotep avait un arc, et je ne sais pas s'il l'a lui-même décidé ou qui l'a conseillé dans son entourage, mais un jour le pharaon a annoncé qu'il n'y avait pas d'archer plus fort que lui dans l'armée égyptienne, et que lui seul pouvait tirer son arc. Plus tard, cet arc fut retrouvé à côté de sa maman : les voleurs ne convoitaient pas ce trésor.

En général, la vantardise débridée était la compétence préférée des pharaons. Dans les inscriptions, ils ont réussi à gagner même là où ils pouvaient à peine s'échapper. Voici un exemple typique de l’arrogance de cette époque, même s’il contient du vrai :

Si l’on en croit les inscriptions, à chaque campagne (et Thoutmosis III à lui seul en a fait dix-sept contre la seule Syrie), les pharaons ont amené des dizaines, voire des centaines de milliers de prisonniers. En additionnant ces données et en ajoutant des chiffres spéculatifs provenant de monuments qui ne nous sont pas parvenus, il est facile de voir que les pharaons ont asservi plus de personnes qu'il n'en vivait alors sur terre, y compris les aborigènes américains. Les prêtres d’Amon, bien sûr, ont participé aux ajouts, mais ce n’est pas la flatterie qui les a motivés. Ils ont activement poursuivi l’idée selon laquelle les victoires n’étaient pas remportées par le pharaon et les troupes, mais par le dieu Amon. De cette manière, ils marquèrent des points politiques, s’emparèrent d’une bonne partie des trophées et forcèrent de plus en plus le pharaon à agir selon leurs ordres. Pour que le pharaon n'ait nulle part où se retirer, les prêtres l'ont déclaré fils d'Amon, bien qu'il continue, à l'ancienne, à se considérer comme le fils de Ra - le soleil des deux horizons, dont le culte était plus ancien et a été célébrée dans la ville d'Héliopolis (He). Sans discuter avec lui, les prêtres ont fait un compromis et ont identifié Amon avec Ra. Le résultat fut un dieu nommé Amon-Ra. Après cela, leur pouvoir et leurs revenus augmentèrent considérablement.

Le successeur d'Amenhotep II - Thoutmosis IV - n'aimait pas vraiment de telles choses, c'est pourquoi dans son pays natal, il rétablit le culte de Ra sous sa forme précédente, mais avait peur de se battre équitablement avec les prêtres d'Amon. Il leur a fait une autre chose désagréable : il n'a rien fait de significatif pour étendre les possessions de l'Égypte, à la suite de quoi les prêtres ont perdu un peu de poids, mais pour l'instant ils sont restés silencieux.

Le pharaon suivant - Amenhotep III - n'avait pas non plus beaucoup d'amour pour les prêtres d'Amon, mais l'endura par nécessité pour mourir dans son lit. Au cours de la dixième année de son règne, il transféra le culte d'Aton à Thèbes et organisa des festivités en son honneur à Karnak. Aton (Yot) est le « Disque Solaire », l'une des incarnations du dieu Râ. Le culte d’Aton était donc une modification du culte de Râ et un concurrent d’Amon, et il ne s’agissait au début que de restaurer les droits du dieu « paternel », dont le pouvoir avait été piétiné par les Hyksos et les prêtres. d'Amon. Cependant, Aton présentait une différence significative, qui devint plus tard la pierre angulaire des principales religions modernes. Ra, familier aux Égyptiens, était représenté comme un homme, ou un homme à tête de faucon. Mais Amon et d’autres divinités solaires étaient parfois représentées exactement de la même manière. Sauf Aton. Aton est celui que tout Égyptien pouvait observer chaque jour la tête levée : le disque solaire, le donneur de bénédictions, étendant aux gens des rayons-mains qui tiennent le symbole de la vie en forme de croix « ankh » - le dieu solaire dans sa forme véritable et naturelle. La première divinité de l'histoire du monde qui n'a pas l'apparence d'une personne, d'un animal ou d'une image monstrueuse.

Il est clair que les lâches piqûres d’Amenhotep avec lesquelles il harcelait le sacerdoce thébain, en plus des raisons socio-économiques et politiques, avaient aussi de nombreuses petites raisons quotidiennes comme : je vais leur montrer qui est le patron ! (D'ailleurs, le mot « pharaon » signifie littéralement « maison (table) du roi ») Le pharaon et les partisans du pouvoir laïc n'osaient toujours pas entrer en conflit ouvert (après tout, il mourut sous le nom de « Amon est content »), mais son fils grandissait, presque dès le berceau il aiguisait ses dents sur le sacerdoce thébain. C’est sur cela que pariait le futur beau-père de Néfertiti. Mais il y avait un problème.

Dans l’Égypte ancienne, le pouvoir était hérité, mais par la lignée féminine. Chaque pharaon avait respectivement une épouse légale et les épouses du harem, et les enfants étaient divisés entre les enfants de la reine et les enfants du harem. Le trône était hérité par le fils légitime ou « fils du harem », mais il devait épouser la demi-sœur de l'épouse principale. Dans l'esprit des Égyptiens, c'était la princesse légitime qui se mariait avec le fils de Ra, qui, avant sa mort, était désigné par le fils « passé » de Ra, c'est-à-dire le pharaon décoloré. Cette coutume s’est avérée très tenace. Même au 1er siècle avant JC. e., lorsque l'Égypte était gouvernée par les Macédoniens Ptolémées, la célèbre Cléopâtre fut forcée d'épouser ses frères un par un et d'obtenir ainsi les droits au trône.

Amenhotep III lui-même était le fils de Thoutmosis IV et d'une princesse du harem mitannien. Formellement, il n'avait aucun droit au trône. Peut-être que Thoutmosis n'a pas eu de filles de la reine, ou qu'elles sont mortes dans l'enfance, et alors Thoutmosis a dû faire de son fils son co-dirigeant de son vivant, évitant les pièges du droit matrilinéaire et voulant continuer la dynastie.

Amenhotep III a régné pendant 39 ans (1405-1367) (les égyptologues n'ont toujours pas de décision définitive concernant les dates. Chacun considère que sa propre chronologie est la seule correcte. Cependant, les écarts ici sont minimes), siégeant à Thèbes. Il n'aimait pas les campagnes militaires ; il acceptait seulement de construire quelque temple grandiose pour s'immortaliser (ce qu'il réussit). Il menait la vie d'un sybarite, jouissant du luxe dans le palais et, par-dessus tout, il aimait monter avec la reine sur un bateau appelé « L'Éclat d'Aton ».

Pendant ce temps, les voisins - l'Assyrie et Babylone - ayant deviné la faiblesse du pharaon, au lieu de lui rendre hommage, se mirent à exiger de l'or, ouvertement et sans hésitation. Amenhotep envoya acheter la paix pour lui et ses sujets avec de l'or. Même le roi mitannien en question exigeait de l'or, faisant appel aux sentiments familiaux :

Une insolence inouïe ! Le roi du Mitanni non seulement l'exige, mais exige qu'il soit livré chez vous. Mais Amenhotep a décidé de ne pas discuter : la paix a plus de valeur. Mais l’empire était plein à craquer !

Probablement, déjà à la cour d'Amenhotep III, une idée « pacifiste » est née pour sauver pacifiquement l'empire. Ils décidèrent d'introduire partout le culte d'Aton afin de créer un dieu unique visible pour leurs divers sujets, remplaçant les dieux locaux, et sur la base du monothéisme pour retenir les peuples conquis du quatrième seuil du Nil jusqu'à l'Euphrate, sans recourir à forcer. Aton, en tant que symbole religieux accessible à la compréhension générale, était le plus approprié pour ce rôle. Un dieu nommé Amon, qui changeait de tête comme des mouchoirs avec le nez qui coule, ne conviendrait clairement pas aux Sémites et aux Éthiopiens. Cependant, les prêtres d’Amon – le parti le plus puissant d’Égypte – n’étaient que satisfaits de lui. Il ne restait plus qu'à oublier l'idée ou à se battre.

L'épouse d'Amenhotep, la reine Teye, n'était pas la fille du pharaon. À une époque, elle était considérée comme une étrangère, comme la mère de son mari : une représentante des peuples sémitiques ou libyens. Sur cette base, toutes les « bizarreries » de son fils Akhenaton (Avant de déménager dans la nouvelle capitale, Akhenaton s'appelait Amenhotep IV, mais nous l'appellerons immédiatement Akhenaton pour ne pas confondre le lecteur.) ont été attribuées à une influence maternelle étrangère, bien que le nom Teye soit typiquement égyptien (ce n'est pas non plus tout à fait la formulation correcte de la question. On sait, par exemple, que les Allemands et les Tatars qui sont allés en Moscovie dès la première génération ont adopté des noms et surnoms russes.). Le plus grand égyptologue du passé, G. Maspero, a suggéré de voir dans le mariage d'Amenhotep III une histoire romantique : un roi fou amoureux et une belle bergère. Il ne devinait pas complètement, mais il ne se trompait sur rien : Teye pouvait facilement être classée parmi les bergères. Son père était le chef des conducteurs de char et le chef des troupeaux du temple du dieu Ming - Yuya (par rapport à nous, le commandant en chef de l'armée de l'air et vice-ministre de l'agriculture à temps partiel). Au début, ils l'ont vu comme un prince syrien, puis, à la recherche de sensations, ils ont annoncé qu'il était le Joseph biblique, mais récemment, on a appris que Yuya était originaire de la ville égyptienne d'Akhmim.

Et la mère de Teye, Tuya, vivait autrefois dans deux harems (soit à tour de rôle, soit une nuit sur deux) : elle était la « dirigeante du harem d’Amon » et la « dirigeante du harem de Mina ». De plus, elle portait le titre de « parure du roi », ce qui était suspect à tous points de vue. Peut-être que ce fait a permis à Amenhotep III de prendre Teye pour épouse, c'est-à-dire qu'il a certainement rompu la tradition et en même temps, comme si ce n'était pas inconditionnel. Cependant, il a définitivement rompu avec une autre tradition en commençant à indiquer le nom de sa femme après son nom dans les documents officiels. Avant lui, les pharaons cachaient de telles manifestations de sentiments pour leurs épouses bien-aimées (Amenhotep idolâtrait tellement Teye qu'il ordonna de la vénérer comme une divinité dans un temple personnel. Certes, ce temple était situé à la troisième cataracte du Nil.) .

De notre point de vue, on ne sait pas du tout ce qui l’attirait chez Thay. Avec son portrait sculptural, dont les trois quarts sont constitués de cheveux luxuriants provenant de la tête de quelqu'un d'autre, il est tout à fait possible d'effrayer les enfants avant de se coucher, et si vous enlevez la perruque, alors le matin. Aussi beau que soit le célèbre buste de Néfertiti (bien qu'il ne s'agisse que d'un échantillon), le visage de la belle-mère est si désagréable (avec les traits corrects, en général).

Mais Amenhotep lui-même était un véritable homme. Ses deux visages décorent encore aujourd’hui les quais de la Neva, et les alcooliques de Saint-Pétersbourg boivent avec grand plaisir en compagnie de ces sphinx, tapotant amicalement les joues du beau-père de Néfertiti. (Certains disent même : « Eh bien, restez tranquille. » Je l’ai entendu moi-même.)

Au cours de la quatrième année du règne d'Amenhotep, Teye donna naissance à un fils nommé d'après son père, numéroté seulement IV. Vers cette date, un peu plus tôt ou un peu plus tard, Néfertiti est née.

ENFANCE, ADHAID, JEUNESSE

Nous disposons de très peu de faits sur cette époque, nous devons donc parfois nous lancer tête baissée dans la spéculation.

On ne sait pas avec certitude où et quand Néfertiti est née. Ses parents sont également inconnus. Mais Néferiti avait une sœur nommée Benremut et une nourrice Gia - l'épouse du noble courtisan Ey (Pour l'avenir, disons qu'Ey, déjà un homme très âgé, après la mort de Toutankhamon, épousa sa veuve - la troisième fille de Néfertiti - et devint un pharaon. Au début, il allaita sa mère, et en prévision de la folie, il épousa sa fille qui - absolument incroyable ! - fut allaitée par la même Tia.).

Beaucoup pensent (et il y a des raisons indirectes à cela) que Néfertiti est née dans la première décennie du règne d'Amenhotep III à Thèbes. Son origine est vague, mais difficile à discerner. D’après la version originale, Akhenaton a suivi les traces de son père et a épousé une princesse étrangère d’origine libyenne ou centrasiatique. (Ils pensaient même qu'elle avait des problèmes avec le cinquième point.) Elle a dû refuser dès qu'on a appris que Néfertiti avait été élevée par un Égyptien. Bien sûr, l'héroïne ne pouvait être qu'à moitié égyptienne (par exemple, sa mère était une étrangère d'un harem), mais la future reine de « tous les temps et de tous les peuples » avait une sœur. Et le nom même, sur lequel s'appuyaient les partisans de la version « étrangère » d'origine, - The Beautiful One Came - est d'origine égyptienne. De tels noms n’étaient pas rares en Égypte. Par exemple, le garçon pourrait s’appeler Welcome, mais on ne peut pas en conclure qu’il est venu de loin pour lui rendre visite !

Vint ensuite le tour de l’hypothèse selon laquelle Néfertiti serait la demi-sœur d’Akhenaton, c’est-à-dire qu’Amenhotep III aurait été « choisi » pour son père, et une épouse secondaire du harem pour sa mère. En raison de l'opinion bien ancrée parmi les égyptologues selon laquelle les pharaons se mariaient (dans le mariage principal) exclusivement avec des sœurs, cette hypothèse a persisté pendant longtemps, même si elle n'avait aucun fondement, sauf spéculatif. Pas une seule inscription ni aucun document ne qualifie Néfertiti de « fille de la reine », tout comme sa sœur. Le titre de Benremut dans les inscriptions est « sœur de l'épouse du grand roi Nefer-nefre-yot Nefr-et ». (C'est le nom du trône de Néfertiti - Belle avec la beauté d'Aton, la Belle est venue.) - elle est vivante pour toujours et à jamais ! Par conséquent, les sœurs ne doivent pas leur naissance à Amenhotep III. Néanmoins, la ressemblance extérieure entre Akhénaton et Néfertiti est frappante, même si l'un, selon nos normes, est un monstre et l'autre est une beauté. Souvent même leurs images étaient confuses, et elles le sont encore parfois. Très probablement, les époux étaient des parents, car l'hypothèse selon laquelle Néfertiti était sans abri, sans tribu ou issue d'une famille pauvre, devrait être immédiatement rejetée comme intenable : personne ne s'occuperait d'elle à la cour, ni même nommerait une personne de haut rang comme nounou. . Un clin d'œil à Moïse, jeté dans un panier au gré du Nil et ramassé par la princesse, ne fonctionne pas ici : d'abord, cela relève du domaine des légendes ; deuxièmement, Néfertiti devrait être abandonnée avec sa sœur ; Troisièmement, Moïse fut victime du nationalisme. Les Égyptiens aimaient beaucoup leurs propres enfants, d'autant plus que dans un pays fertile, ils ne coûtaient rien à leurs parents. Il existait une loi non écrite exigeant de nourrir et d’élever tous les enfants. N'importe quel homme pauvre pouvait se permettre une horde d'enfants : le dixième fils affamé se rendait simplement sur les rives du Nil et mangeait beaucoup de roseaux et de lotus. Que dire des pharaons et autres riches nobles, ils se multipliaient comme des lapins.

Il reste à supposer que Néfertiti et Benremut étaient les filles du frère ou de la demi-sœur d'Amenhotep III et les petites-filles de Thoutmosis IV, car chaque pharaon laissait une progéniture se comptant par dizaines. (Le détenteur du record de sexe, Ramsès II, a eu 160 enfants). Amenhotep III lui-même eut plusieurs fils et seize filles, mais Néfertiti ne figurait pas parmi eux.

Cependant, cette option ne peut être niée : Néfertiti était la fille d'un certain courtisan ou prêtre de haut rang. Par exemple, le même Aye, non pas de Tia, mais d'une autre épouse ; ce n'est pas pour rien que plus tard, lorsque Néfertiti fut déifié, il reçut le titre de « père de Dieu », qui le caractérisait comme le beau-père. du pharaon. Et si l'on tient compte du fait qu'Aye est devenu plus tard un pharaon (il avait donc au moins quelques raisons de monter sur le trône), alors la dernière hypothèse semble être la plus acceptable. Il est impossible de résoudre ce problème sans de nouvelles données archéologiques, même s'il se peut que les deux versions coïncident : les pharaons, comme aujourd'hui, nommaient des proches à des postes de responsabilité.

Il est probable qu'à la naissance, Néfertiti avait un nom complètement différent et qu'elle n'est devenue « La Belle » que sur le trône.

Une autre preuve en faveur de l’origine non royale de Néfertiti est le fait qu’immédiatement après le mariage d’Akhenaton, Amenhotep III a nommé son fils co-dirigeant, c’est-à-dire qu’il a agi comme Thoutmosis IV.

Il faut opérer avec ces suppositions car avant l’accession de Néfertiti au trône, on n’entendait rien, comme si elle était immédiatement née reine. Il n’y a rien d’étonnant à cela. On ne sait presque rien de l’enfance et de l’adolescence de son mari. Un garçon vivait au palais, grandissait maladif et passait tout son temps libre dans le jardin, parmi les fleurs et les papillons. (Son pacifisme vient-il de l'enfance ?) La jeune Néfertiti se promenait également quelque part à proximité (à en juger par sa position d'infirmière, l'héroïne a grandi, sinon dans le palais, du moins à proximité et s'y rendait probablement souvent). Ainsi, Néfertiti et Akhénaton se sont rencontrés dans le bac à sable. Il est possible que les nourrices des enfants soient des amies et rapprochent les futurs époux lors de promenades communes, mais cela entre dans la catégorie des « suppositions aveugles ». Dans l'Égypte ancienne, les enfants étaient allaités jusqu'à l'âge de trois ans, après quoi la nourrice devenait pour l'enfant quelque chose entre Arina Rodionovna et une gouvernante. Tia était une excellente nounou (peut-être professionnelle), Néfertiti l'aimait beaucoup, sinon plusieurs années plus tard, elle ne lui aurait pas confié ses filles et ne lui aurait pas décerné le titre de « qui a élevé le divin ». (Mais qui a elle-même élevé les enfants de Tia ? Probablement les femmes du harem tenu par son mari Ey, qui était lui-même le tuteur d’Akhenaton.).

On est tenté d'esquisser une série de tableaux touchants : le petit Akhenaton donne ses jouets à Néfertiti bavard, sachant que le matin le maître personnel du palais en fabriquera de nouveaux ; Néfertiti en sanglots, entourée de fleurs et de papillons, ne sait pas comment aider son amie bien-aimée, qui souffre à nouveau d'une crise d'épilepsie ou de nouveau malade d'estomac, de fièvre et de maladies similaires ; lors d'un festin au palais, Akhénaton et Néfertiti mangent du canard pour deux, boivent dans le même verre, se lèchent les doigts et rient fort en buvant leur première gorgée de boisson enivrante ; Akhenaton lance une fléchette sur l'hippopotame, et le fidèle Néfertiti serre ses jambes avec ses bras faibles pour que l'héritier agité ne tombe pas du bateau par inadvertance ; et, enfin, le futur réformateur et sa petite amie sont « emportés » du service en l'honneur d'Amon, qu'ils détestaient tant dès le berceau.

Après avoir « regardé » ces images et d'autres similaires, qui auraient très bien pu se retrouver dans le tombeau royal si l'artiste n'avait pas oublié de les reproduire, nous concluons légitimement qu'Akhenaton aimait Néfertiti, il s'est attaché à elle et, ayant mûri , est tombé éperdument amoureux, et cela n’a provoqué de réaction négative de la part de personne dans le palais, en particulier de la mère d’Akhenaton, qui était elle-même Parasha Zhemchugova de naissance. Qu'est-ce qui a tant séduit le créateur tenace du monothéisme chez la jeune Néfertiti ? Y avait-il vraiment peu de jolies filles qui couraient autour du palais, prêtes à oublier pendant un moment le sentiment de leur propre enfance pour le bien du prince ? La réponse est très prosaïque : le réformateur grandissant est tombé amoureux comme un poète (et il était un poète), vraisemblablement Néfertiti, agissant selon les lois mal étudiées de la logique féminine, l'a fermement mis en circulation. Les courtisans l'ont comblée de quels genres de compliments sur les murs de leurs propres tombes avec l'indulgence inconditionnelle d'Akhenaton. Ah, cette Néfertiti, « douce avec sa voix au palais », « maîtresse d'affection », « grande d'amour », « douce d'amour » ! Pour notre conscience, gâtée par les révolutions sexuelles, de telles révélations indiqueraient que Néfertiti n'a refusé personne dans le palais et que tout le monde l'a aimé, mais en fait ce n'est qu'une flatterie non dissimulée, caractéristique de l'Orient. Même l’expression « La femme du tsar Néfertiti est un conte de fées au lit » aurait été considérée par Akhénaton comme un compliment personnel.

Jusqu'à l'âge de vingt ans, le réformateur maladif se promenait dans le palais dans la position d'un admirateur immature. Peut-être qu'il testait un sentiment profond qui s'était installé en lui. Ou peut-être avait-il peur de perdre le trône. Encore une fois, des images cyniques surgissent dans l'imagination : un héritier inférieur, avec un bâton, chasse les demi-sœurs désireuses de l'épouser et de le compléter ; le vieil homme dissolu Amenhotep III murmure à l'oreille de son fils : « Eh bien, pourquoi as-tu besoin de faire de Néfertiti ton épouse principale ? - elle ira aussi en acolyte dans son harem, sans hésiter, tu amuseras ta chair et tu oublieras, et puis tes sœurs disparaîtront, juste comme ça, elles mourront en filles, choisis celle qui te plaît, tu veux - Satamon, tu veux - Baketamon, et les autres sont des filles - pas d'erreur, je l'ai fait moi-même, si tu veux - épouser tout le monde à la fois, ils feraient tout de manière familiale, selon la tradition de leurs ancêtres, le fonctionnaire femme du pharaon - ce n'est pas un éventail en palmier, il s'est cassé - je l'ai jeté, j'ai fait une bêtise similaire, maintenant j'arrache les derniers cheveux de la perruque, souviens-toi de moi, mais ce sera trop tard.

Mais le fondateur du monothéisme reste un jeune homme têtu et, à vingt et un ans, décide de se marier. Il faut supposer que la noble reine Teye et son frère Aanen, qui fut le premier prêtre (« le plus grand des voyants ») de Ra et le second d'Amon, le professeur d'Akhenaton Aye et son épouse, la nourrice Néfertiti, formèrent un soutien. bloc pour l’âme agitée. Ils ont simplement rejeté Amenhotep III comme un excentrique qui ne connaissait rien à l'amour et à la vie. Teye, montant dans un bateau avec le pharaon, a mangé sa calvitie, défendant son fils ; son frère a ouvertement menti à Pharaon en lui disant que le mariage était déjà béni au ciel ; Aye et sa femme, qui connaissaient les mariés depuis le berceau, murmuraient en marge du palais que Râ lui-même avait envoyé la future reine pour la paix de l'empire. Ce n’est pas une honte de montrer une telle beauté aux ambassadeurs étrangers et d’amuser ses propres yeux ! Amenhotep III agita la main

Ainsi, le mariage a eu lieu, la première passion du réformateur s'est éteinte, Néfertiti est enceinte. Personne ne sait encore qui, mais nous savons : une fille. Tout le monde est content, seul le vieux pharaon a mal à la tête : comment vivre jusqu'à la trentième année de son règne, organiser un heb-sed pour le peuple et déclarer son fils co-dirigeant.

La « fête » d'Heb-Sed, « célébrée » après trente ans de règne puis répétée tous les trois ans, était très ancienne. Les premiers Égyptiens regardaient le chef-pharaon comme on regarde un baromètre. De la santé du chef dépendaient les récoltes, la progéniture du troupeau, le succès de la chasse et les victoires militaires. Un vieil homme décrépit sur le trône signifiait la sécheresse et la mort massive de personnes et de bétail. Après avoir attendu la « fête », les Égyptiens ont tué le pharaon et, peut-être même, l'ont mangé, se réjouissant et se réjouissant que le fils se soit enfin uni à son père céleste. Mais à l’époque d’Amenhotep III, le kheb-sed avait été modernisé. Il suffisait désormais au pharaon de démontrer au peuple une série d'exercices d'athlétisme, de pratiquer une gymnastique rituelle pour prouver sa bonne humeur et d'effectuer une course de cross-country. (Cette coutume est encore vivante de manière latente. Il suffit de rappeler comment les hommes politiques âgés que nous connaissons peuvent danser en se battant pour les votes à la veille des élections.), après quoi les prêtres ont mis en scène le meurtre du pharaon et ont même enterré « l'homme tué » dans un faux tombeau spécialement construit pour le heb-sed, qui s'appelle le cénotaphe. On pense que la plupart des pyramides ne sont que de tels cénotaphes.

Ainsi, après avoir attendu Heb-sed, effectué des exercices rituels et s'être « enterré » dans le cénotaphe, Amenhotep III a publiquement déclaré son fils pharaon co-dirigeant. Mais, probablement, il faisait les exercices « avec un C », les gens n'aimaient pas ça, les gens doutaient de la forme physique du pharaon. Peut-être y a-t-il eu un autre murmure : lui-même n'était pas assis correctement, mais il a aussi amené son fils ! Et puis le vieux libertin donna raison en épousant sa propre fille Satamon, c’est-à-dire la fille du Pharaon.

Eh bien, Néfertiti a commencé à être appelée « l’épouse bien-aimée du roi, dont l’image plaît au souverain des deux pays », c’est-à-dire le roi de Haute et de Basse-Égypte.

Pendant un certain temps, tout le monde était content : la terre était nourrie, le bétail se multipliait, les sujets des rois étaient assis tranquillement - mais des événements se préparaient déjà dans le pays, comparables uniquement à la Grande Révolution d'Octobre en Russie. Ayant pris le pouvoir, Akhenaton commença à préparer intensément une épidémie de peste pour l'Égypte - l'introduction du monothéisme. Akhénaton voulait vraiment que tout le monde pense comme lui et agisse en conséquence. Après tout, ces personnes sont beaucoup plus faciles à gérer

SIX ANS À THÈBES

La question « qui devenir ? », qui nous tourmentait dans l'enfance, a été résolue pour les filles égyptiennes à travers quatre options : une danseuse, une prêtresse, une pleureuse ou une sage-femme. Cependant, les hommes ne pouvaient pas fournir à chaque Égyptienne une charge de travail de huit heures dans leur spécialité et leur proposaient donc le métier le plus ancien à temps partiel, qui n'était alors pas payé avec de l'argent (qui n'existait pas encore), mais avec des bracelets et des bagues. . Les hommes poursuivaient les sages-femmes à des heures inopportunes, faisaient la fête avec les danseurs, courtisaient les prêtresses par piété et se rendaient au Père céleste, accompagnés d'une foule de citoyens sanglotant et déchirant leurs vêtements. Loin de la débauche, les femmes rurales consacraient l'essentiel de leur temps aux travaux ménagers et aux enfants, et pendant la saison elles aidaient leurs maris dans les champs, et seulement sporadiquement, par nécessité sociale, elles se comparaient soit à une pleureuse, soit à une sage-femme. Les femmes égyptiennes de l’Antiquité ne souffraient pas de l’infection féministe. De plus, contrairement à nos contemporains, ils urinaient debout (hommes assis) ; ils marchaient pieds nus dans les rues, mais ne mettaient que des chaussures à la maison ; arrivés au désespoir, ils ne se saisirent pas la tête, mais les oreilles ; enfin, beaucoup d'Égyptiennes étaient des alcooliques naturelles : lors des fêtes, elles s'enivraient de fumée et devaient être ramenées chez elles.

Devenue l'épouse du pharaon, Néfertiti ne se demandait plus si elle devait devenir danseuse ou prêtresse. Elle n'avait qu'une seule position : servir le pharaon avec une longueur d'avance sur les courtisans et les dames de la cour, être la première épouse de l'État, « la maîtresse de toutes les femmes », l'épouse du fils de Ra.

Comme toute reine, elle a reçu sa propre ferme, dont nous ne connaissons pas la taille, mais il est clair qu'il ne s'agit pas de six acres ni même d'une datcha gouvernementale avec une ferme d'État respectueuse de l'environnement. Dans le cours inférieur du Nil, se trouvaient les vignobles de Néfertiti (à en juger par l'abondance des marques sur les navires, ils étaient très respectables), ses troupeaux paissaient quelque part à proximité, ses propres navires transportaient des marchandises vers ses propres entrepôts, et son propre trésorier et la gouvernante était toujours à portée de main parmi la foule de ses propres serviteurs, scribes et gardes. Ainsi, la vie était organisée, la paix et l'ordre étaient garantis, même l'amour suffisait, même si le mari était très occupé par les réformes religieuses et la construction de nouveaux temples.

L’idée de jeunesse d’Akhenaton (qui était déjà devenue un trait héréditaire) – remplacer tous les dieux par le soleil – démangeait encore le cerveau épileptique du pharaon. Désormais, ayant reçu un pouvoir réel, il passa à l'offensive sur tout le front, sans remarquer les ponts qu'il avait brûlés derrière lui. En vain son père a-t-il tenté de chasser à nouveau, en vain les courtisans, qui avaient leurs propres «avantages», l'ont-ils dissuadé du polythéisme, en vain même son oncle bien-aimé - le deuxième prêtre d'Amon - a-t-il prouvé à Akhenaton l'idiotie de une telle entreprise.

Pensez-y, Seigneur de Haute et Basse Egypte, comme vous êtes stupide ! Sans vous, les gens ne savent-ils pas quels dieux il est plus bénéfique d’adorer ? Il est logique de prier le crocodile : il peut manger. Il est logique d'apporter des cadeaux au Nil : il le prendra et se tarira. Il est logique de respecter même un dieu à tête de bélier (dont je suis prêtre), du moins parce qu'il n'est pas de ce monde. Mais quel grain de raison peut-on trouver dans le culte du soleil ? Le soleil ne s'est-il jamais levé ? Ou il ne s'est pas assis ? Avez-vous remarqué des trucs chez lui ? A-t-il projeté des courbes inattendues dans le ciel ? Des éclipses ?.. Un non-sens total ! Ils ont été calculés il y a deux mille ans pour deux mille ans dans le futur. Le soleil n’a jamais laissé tomber personne. Les gens ne te comprendront pas, tu resteras un imbécile et ton nom deviendra un nom connu.

Mais le jeune Akhénaton n'acceptait pas la logique et les objections ; il n'y avait qu'une seule réponse :

Couture solaire. ( Un autre des noms de Ra et Aton.) , mon père, qu'il se réjouisse au ciel de mes cadeaux !)

Au cours des quatre premières années de son règne, l'opposant religieux réussit à se quereller à quatre reprises avec le sacerdoce thébain. Apparemment, les prêtres sont venus au palais et ont menacé le pharaon de châtiments célestes ou ont promis de laisser son corps sans enterrement, comme ils avaient réussi à effrayer Thoutmosis VI et Amenhotep III auparavant. (« Carte du parti sur la table ! » en 37 - une gifle sur la tête à côté de cette menace.) Mais tout cela n'a servi à rien : Akhénaton s'est seulement mis en colère et a eu des ennuis.

Au saint des saints - le sanctuaire d'Amon à Thèbes (Karnak moderne) - le pharaon a ordonné que la maison d'Aton soit construite du côté oriental afin de saluer l'ascension de son père bien-aimé à l'aube avec un chant doux et des cadeaux de légumes . Plus d'une centaine de colosses d'Akhenaton furent érigés dans le temple. Les gens étaient étonnés quand ils les regardaient : des vêtements, une couronne, des bras croisés avec des symboles de pouvoir (un fouet et un bâton) - c'était comme avant, mais le visage et le corps ! Où a-t-on vu que le pharaon était représenté sous sa forme naturelle, comme une personne vivante et même extérieurement désagréable ?! Depuis des temps immémoriaux, les pharaons et les dieux ont été représentés également beaux, également stylisés et également idéalisés. L’égyptologue A. More nous a laissé la description suivante de l’apparence du pharaon : « C’était un jeune homme de taille moyenne, de constitution fragile, aux formes arrondies et efféminées. Les sculpteurs de cette époque nous ont laissé de véritables images de cet androgyne. (Une créature inventée par Platon, un homme et une femme à la fois. Une fois que Zeus l'a coupé en deux, depuis lors, les deux moitiés se cherchent, et seuls ceux qui trouvent ont la garantie de l'amour jusqu'à la tombe.), dont seins développés, hanches trop pleines, cuisses convexes produisent une impression ambiguë et douloureuse. La tête n'est pas moins particulière : un ovale du visage trop délicat, des yeux bridés, des contours lisses d'un nez long et fin, une lèvre inférieure saillante, un crâne arrière allongé et incliné, qui semble trop lourd pour le cou fragile qui le soutient. » (Après avoir consulté des médecins, les égyptologues ont décidé qu'Akhenaton souffrait du syndrome de Frohlich. « Les personnes touchées par cette maladie ont souvent tendance à être en surpoids. Leurs organes génitaux restent sous-développés et peuvent ne pas être visibles à cause de plis de graisse (en effet, certains colosses d'Akhenaton sont asexués) « L'obésité tissulaire se répartit différemment selon les cas, mais les couches de graisse se déposent d'une manière typique du corps féminin : principalement dans les zones de la poitrine, de l'abdomen, du pubis, des cuisses et des fesses. » En raison de ce « diagnostic », des scientifiques de pointe accusent Akhénaton d'avoir cohabité avec son successeur Smenkhkara, d'autres le considèrent comme une femme, et l'une des pionnières de l'égyptologie, Mariette, le voyait comme un captif castré venu du Soudan.).

A toutes les questions perplexes des visiteurs de la Maison d'Aton, le sculpteur Bek haussa seulement les épaules : « Le roi lui-même m'a appris », alors qu'il savait parfaitement où le chien était enterré : si Akhenaton n'avait pas changé le canon et le style des images, l’Égyptien analphabète n’aurait pas compris la différence entre Amon et Aton. La nouvelle religion exigeait de nouvelles formes picturales, et puisque le soleil n'est plus représenté comme un faucon, mais sous sa forme naturelle - tout autour, alors pourquoi le fils du soleil devrait-il paraître peu sincère ?

En chemin, le réformateur a constitué une équipe d’associés. Les plus malins accouraient eux-mêmes, estimant que l'atonie était grave et, au moins, jusqu'à la fin de leur vie. Les principaux violons de la cour étaient joués par la mère de Teye, le professeur d'Eie et l'oncle d'Aanen. Le vizir Ramès, qui avait servi le père d'Akhenaton, resta dans la même position. Le prince thébain Parennefer (probablement un parent éloigné) fut nommé gardien du sceau et superviseur de tous les travaux de la maison d'Aton. Après avoir mené une expédition pour obtenir une pierre pour ce temple, il se rendit aux rapides et remplit sa mission avec honneur. Cependant, parmi les vieilles connaissances qui assistaient à toutes les fêtes solennelles et aux beuveries officielles du palais, parmi les prêtres et les scribes, il s'est avéré difficile de trouver le nombre requis de personnes dévouées à l'idée d'Aton ; en termes simples , Akhénaton ne croyait pas en leur sincérité. Et le réformateur « est allé vers le peuple », offrant des postes aux petits propriétaires terriens et même aux artisans talentueux sans lien direct avec le sacerdoce et le palais d'Amon. Un exemple frappant en est May, l'architecte en chef, porteur de l'éventail à droite du roi, qui disait ainsi de lui-même : « Je suis un pauvre de père et de mère, le roi m'a créé, (et avant ) J’ai demandé du pain.

Bien sûr, parmi ceux comme Mai, il y avait beaucoup de canailles qui « croyaient » aux idéaux de la révolution monothéiste uniquement pour le bien des avantages matériels et un sentiment de pouvoir. C’était le cas de toutes les révolutions et de tous les coups d’État. Mais celui qui ne peut certainement pas être accusé de manque de sincérité est Néfertiti. De manière inattendue, elle s'est avérée être presque la plus ardente partisane d'Aton et sa favorite. Marchant derrière son mari, au lever et au coucher du soleil, elle accomplit le service du soleil, sans pour autant diminuer sa dignité auprès du fils d'Aton. De plus, parfois Néfertiti sert le soleil seule ou avec sa fille, d'où il résulte que le pharaon et la reine vivaient séparément, chacun dans sa propre chambre avec sa propre salle de prière, et que la fille (puis les filles) était avec Néfertiti.

Apparemment, pendant les six premières années de son règne, passées à Thèbes, Akhénaton était occupé à développer une nouvelle religion, on ne sait donc pas s'il adora Néfertiti inlassablement pendant cette période. Ces manifestations d'amour chantées depuis cent ans ne figurent pas sur les monuments de Thèbes. Tout est très strict et chaste. Le fait qu'Akhenaton emmène Néfertiti avec lui lorsqu'il va récompenser des fonctionnaires peut difficilement être considéré comme une manifestation de sentiments profonds - c'est l'étiquette. Mais se caresser publiquement, s'embrasser, s'étreindre et se câliner - il n'y a rien de tel à Thèbes, il n'y avait rien de tel dans toute l'histoire antérieure de l'Égypte. De plus, Néfertiti est acceptée à l’étranger comme un jouet du pharaon, rien de plus. Tushratta, roi du Mitanni. (Un pays sur le territoire de la Syrie moderne, à l'époque à la périphérie sud du royaume hittite.), dans des lettres, il envoie ses salutations à Teya et à sa fille Taduhepe, qui vit dans le harem royal, et à propos de Néfertiti - pas un seul icône cunéiforme. Cela ne peut être sous-entendu que dans des expressions telles que : « Et salutations chaleureuses à toutes les autres épouses. » Soit Tushratta ne sait rien de Néfertiti (ce qui est peu probable), soit il ne la prend pas au sérieux.

D’une manière ou d’une autre, je ne peux pas croire que dans les premières années de son règne, le pharaon n’ait pas eu assez de force pour mettre publiquement sa femme au même niveau que lui ; je ne peux pas le croire, connaissant le caractère d’Akhenaton : narcissique et égoïste. Le pharaon n'a pu supporter les gifles que Touchratta Néfertiti lui a infligées que dans un seul cas: il n'a jamais lu les lettres des rois vassaux, afin de ne pas être contrarié par les demandes d'envoi d'or ou de messages d'espionnage sur les préparatifs militaires de l'ennemi. Absorbé dans la lutte idéologique pour le droit d'Aton d'être appelé le dieu principal de l'Égypte et des territoires qui lui sont soumis, Akhénaton ne voulait pas du tout savoir ce qui se passait aux frontières de l'empire. Pourquoi se distraire en vain ? Le pari a été placé sur Aton en tant que force unificatrice et réconciliatrice. Si les gens ont un seul dieu, ils n’auront rien à partager, raisonnait le pharaon mystique. Mais en même temps, il fallait un dieu qui soit compréhensible par tous : pour les Égyptiens, les Sémites et les Nubiens, Amon à tête de bélier ou Ra à tête de faucon n'étaient décidément pas adaptés pour cela : certaines tribus n'ont pas vu de béliers, tandis que d'autres considéraient le faucon comme un oiseau nuisible. Par conséquent, Akhénaton a choisi un dieu que tout le monde comprenait : le soleil. Il a également choisi une apparence appropriée, qui n'avait rien de commun avec les idoles anthropomorphes : Aton était représenté sous la forme d'un disque d'où émanaient des rayons d'armes, apportant toutes sortes de bienfaits aux gens.

Au cours de la quatrième année de son règne, Akhénaton reçut des prêtres d'Amon le troisième bâton le plus sensible. On ne sait pas exactement pourquoi les prêtres le harcelaient, mais le pharaon était sérieusement effrayé : il imaginait déjà du poison dans le vin ou un tueur à gages derrière le rideau. Et « l’incarnation vivante de Ra » a décidé d’agir. De plus, lui et Néfertiti ont eu une deuxième fille, Maketaton.

Voyant que toute vie à Thèbes est imprégnée du culte d'Amon, qu'il ne peut vaincre dans cette ville, Akhenaton décide de construire une nouvelle capitale pour que lui et les prêtres se laissent tranquilles. C'était la décision la plus correcte, car à cette époque, les dieux avaient déjà « divisé » la majeure partie de l'Égypte, et cela aurait été un blasphème de les chasser de leurs maisons. Akhenaton avait besoin d'un endroit libre de l'influence d'un dieu, et il en trouva un – ou ils le trouvèrent pour lui.

Après avoir parcouru 300 kilomètres sur le Nil, Akhenaton s'est retrouvé dans une vallée pratique, entourée en amphithéâtre de montagnes et d'une rivière. Sur l'autre rive, à 15 kilomètres, se trouvait Hermopolis, la ville sacrée du dieu de la sagesse Thot. (Les Grecs ont assimilé leur Hermès à Thot, d'où le nom Hermopolis - la ville d'Hermès. En égyptien, elle s'appelait Shmun. À propos, Thèbes est Ne en égyptien et Héliopolis est Lui.). Ici, Akhenaton a décidé de fonder une nouvelle capitale. Superficie 180 m². km à la ronde fut déclarée propriété d'Aton. Les limites d'Akhetaton - le Ciel d'Aton - étaient marquées par d'immenses stèles. Lors de la cérémonie de fondation du nouveau Solnechnogorsk, Akhénaton, Néfertiti et Meritaton ont levé la main et ont prêté serment à Aton. Akhénaton, en tant qu'instigateur principal, a prononcé un court discours, qui a ensuite été immortalisé sur les stèles frontalières et sonnait dans un récit libre à peu près comme ceci :

Puissé-je créer Akhetaton pour mon père Aton dans ce lieu même du côté est (sur la rive gauche du Nil), qu'il a lui-même entouré de montagnes, et dans aucun autre. Et j'offrirai ici des sacrifices à Aton. Et que Néfertiti ne me dise pas : « Il y a une bonne place pour Akhetaton dans un autre endroit », je ne l'écouterai pas. Et qu'aucun dignitaire de tout le pays d'Égypte jusqu'à sa fin ne me dise la même chose. Et je ne dirai jamais moi-même : « J’abandonnerai Akhetaton ici et je le construirai ailleurs. » Mais je créerai ici la Maison d'Aton (c'est-à-dire le temple) et le Palais d'Aton, ainsi qu'un palais pour moi et un palais pour ma femme. Et partout où nous mourrons, qu'ils soient sculptés pour nous dans les montagnes de l'Est - pour moi, pour ma femme, pour les enfants et pour tous les sept, nobles et chefs militaires. Et si tout cela n’est pas fait, ce sera très grave.

Apparemment, lors du choix d'un emplacement pour la nouvelle capitale, Akhenaton s'en fichait ouvertement des opinions de son épouse et de ses dignitaires, ce qui nous permet de conclure qu'il y avait des opinions différentes des siennes. Mais il est étrange que Néfertiti ait même eu sa propre opinion : après tout, c’est une femme orientale et elle doit obéir. Peut-être que ces sept - les plus hauts fonctionnaires - ont cherché un autre endroit pour la capitale et ont encouragé Néfertiti à murmurer à Akhenaton ce dont ils avaient besoin et ce qui leur convenait ?

Les historiens se demandent encore, allant jusqu'à des extrêmes inacceptables, si Néfertiti a influencé Akhénaton ou a-t-elle hoché docilement la tête à chaque fois, dont un casting fait désormais la fierté du Musée de Berlin ? Certains pensent que le culte d'Aton lui-même a été inspiré par Néfertiti, qu'Akhenaton était assis sur le trône et, comme un imbécile, répétait les ordres après sa femme. Ce fut du moins le cas pendant les six premières années du règne d’Akhenaton. Il est intéressant de noter que les fouilles de Karnak ont ​​mis au jour des dizaines de milliers de pierres de construction datant des premières années du règne d'Akhenaton. Et ce qui est surprenant, c’est que l’on y retrouve des images de Néfertiti deux fois plus souvent que celles de son mari marié. Sur l'un des blocs, la fragile Néfertiti frappe à coups de matraque les prisonniers agenouillés devant elle. La scène est presque classique pour l'art égyptien, mais la femme apparaît

Cependant, de nombreux égyptologues n’admettent pas cette possibilité. "Il serait difficile de s'attendre à ce qu'à côté d'un dirigeant aussi autocratique et déterminé puisse se tenir une autre personne couronnée et exercer une influence directrice sur le cours de la vie de l'État", a écrit l'un des plus grands égyptologues russes de cette période particulière, Yu. Perepelkin. . Selon l'hypothèse d'autres, dans l'esprit d'Akhenaton, le dieu Aton, le créateur de tous les êtres vivants, avancé par lui, était pour ainsi dire bisexuel, donc Akhenaton lui-même personnifiait en lui le principe masculin, et Néfertiti - le féminin. D’où les « privilèges » du pharaon qui lui étaient accordés. D'autres encore pensaient que cela s'était produit plus tard, à Akhetaton, alors qu'à Thèbes, Akhenaton se considérait comme l'incarnation de Ra sur Terre et sa femme - sa femme Hathor. Après tout, l'une des hypostases d'Hathor s'appelait « La Belle est venue » - Néfertiti. Enfin, ni Néfertiti elle-même ni son mari non seulement n'ont jamais battu les ennemis captifs avec des gourdins, mais ils n'ont même jamais vu de captifs de toute leur vie, et ils ont essayé de garder une distance respectueuse avec leurs ennemis ou de prétendre que sous le pouvoir du tout-puissant Aton il y avait cela ne peut pas être simplement des ennemis.

Mais même si nous supposons qu'avant de déménager à Akhétaton, Néfertiti avait vraiment une grande influence et conduisait Akhénaton dans la lutte idéologique, alors dès que les bateaux ont appareillé de la jetée de Thèbes et que le dernier prêtre d'Amon a disparu de la vue, Akhénaton a montré son femme "qui est le patron". Dans l'une des inscriptions, il dit :

Ainsi, dans une inscription, le pharaon a décrit toutes les responsabilités fonctionnelles de sa femme. Le destin de Néfertiti est l'amour de son mari, sa place est la famille. Certes, elle a ensuite été divinisée et Akhenaton lui a même décerné le titre de « maîtresse de la terre jusqu'à ses extrémités », mais ce n'était qu'une conséquence forcée de son titre - « seigneur de la terre jusqu'à ses extrémités ».

LE CIEL D'ATON ET DE NEFERTITI

Afin de réaliser ce qu'il avait prévu dans son enfance et de distribuer des bandages pour les pieds au niveau de l'État, Lénine devait devenir un tsar communiste. Akhenaton était un roi. Le pouvoir qu'Ilyich a gagné avec sa bosse, Akhenaton l'a reçu en cadeau par héritage. De plus, il ne s’est pas fixé les objectifs de Lénine : cela n’avait aucun sens de tout socialiser dans un pays qui lui appartenait déjà. Il est vrai qu’Akhenaton traitait les temples comme Ilitch traitait l’église. C'est là que s'arrête leur similitude, même si c'est précisément ce qui est fondamental dans les deux enseignements - l'atonie et le marxisme.

De retour d'une reconnaissance au cours de laquelle le pharaon a placé des stèles frontalières et consacré le ciel d'Aton, Akhenaton a développé une activité vigoureuse. Il était pressé car ses projets prévoyaient la construction de deux Akhétatons supplémentaires : le deuxième en Nubie et le troisième en Palestine ou en Syrie. Des architectes, des tailleurs de pierre, des sculpteurs, des artistes, des artisans et des ouvriers de toutes sortes étaient appelés de toute l'Égypte (les « refuseniks » étaient raflés). Encore vivant, mais déjà brisé par sa propre impuissance et son oisiveté, le pape Amenhotep III, qui s'est avéré être un « faux » (le vrai est le dieu Aton !), a regardé avec reproche la bêtise de son fils, mais n'est pas intervenu activement. . Il aimait même que l'enfant rebelle quitte la cour : après tout, Akhenaton avait promis de ne pas toucher à Amon et aux autres dieux d'Egypte, son objectif était seulement de revenir à la triade des dieux solaires (Ra, Horus et Akhtu), apparaissant désormais sous la forme unique d'Aton, leur grandeur, ébranlée par Amon

Construire une ville en deux à trois ans d'une superficie de 100 mètres carrés. km n'était pas difficile pour les anciens Égyptiens. Ils avaient déjà de l’expérience dans la construction de pyramides, qui ne sont pas plus rapides à construire, même avec l’aide de la technologie moderne. Et bien sûr (presque selon Maïakovski), peu de temps s'est écoulé et, par amour pour le pharaon, les fidèles sujets sont nus. (Au sens littéral du terme, parce qu'ils travaillaient nus. Akhénaton et Néfertiti eux-mêmes étaient de fervents fans de nudisme. Dans de nombreuses images, ils se promènent nus dans le palais et écoutent même les rapports des sept comme si cela se passait dans un Cependant, dans le nudisme du couple régnant, apparemment, une signification religieuse était cachée.) L'enthousiasme égyptien a construit une véritable cité-jardin avec des temples, des palais, des domaines, des maisons, des institutions officielles, des entrepôts, des écuries, des galeries marchandes et des ateliers. En cours de route, des puits ont été creusés, des étangs ont été aménagés, des canaux et des rues ont été aménagés, des arbres avec de la terre ont été amenés et chacun a été planté dans son bac personnel. Tous les travaux ont été supervisés par les architectes royaux, que nous connaissons de nom, puisque le pharaon, pour leur diligence, leur a accordé leurs propres tombeaux dans les montagnes d'Akhetaton - Parennefer, Mai (le même qui demandait auparavant du pain) , Bek, Tutu, Hatiai, Maanakhtutef.

La pierre pour les bâtiments provenait des frontières les plus éloignées de l'Égypte : granit d'Assouan, albâtre de Hatnub, grès de Silsile. Mais comme il y avait peu de temps et peu de monde, la majeure partie de la ville n'était pas construite en pierre, mais en brique brute, les bâtiments principaux étant uniquement recouverts de pierre à l'extérieur. Au fur et à mesure, il a fallu imaginer de nouveaux motifs décoratifs qui plairaient à Aten. En règle générale, il s'agissait de paysages dont le plus remarquable est la vue d'une nature éveillée et jubilatoire - des plantes et des animaux accueillant l'apparition d'Aton à l'est. Mais les maîtres ont accompli leur tâche.

Au cours de la sixième année de son règne, Akhénaton ordonna à la cour de charger les navires et de s'installer dans la capitale encore inachevée. Il est peu probable que de nombreuses personnes aient dû quitter leur domicile. Par exemple, le même Parennefer, qui a réussi à se construire un tombeau dans la nécropole de Thèbes, ce qui n'était pas bon marché. (Bien sûr, il ne pouvait pas le vendre, puisqu'il avait été peint pour lui.) Mais le pharaon n'a pas laissé le choix. Des centaines, voire des milliers de drakkars et de barges chargeaient « l’économie » du pharaon, les archives de l’État, les biens des nobles, les serviteurs, les harems et disparurent de la vue des Thébains restants pendant une décennie et demie. Ceux qui ont escorté les caravanes avaient des sentiments mitigés. D’un côté, ils étaient heureux que l’hérétique soit loin, mais de l’autre, ils craignaient que ce soit de loin qu’il laisse « libre cours à ses mains ». Finalement, au fil des milliers d’années, ils s’étaient habitués à considérer le pharaon comme le garant de leur vie et le fils de Dieu, et beaucoup se sentaient soudain orphelins.

Avec sa cour, elle monta à bord de son propre navire, parsemé d'or, et Néfertiti, déjà enceinte de sa troisième fille Ankhesenpaaton, assise sous un dais qui la représentait dans les situations les plus inimaginables (par exemple, à la chasse), la serra dans ses bras. filles et je suis parti pour ne plus jamais revenir.

La ville avec une population de 40 à 50 000 habitants s'étendait sur 12 kilomètres et avec des terrains vagues non aménagés sur 30. La rue principale d'Akhetaton, sur les côtés de laquelle se trouvaient le Grand Temple, le palais du pharaon, les demeures des prêtres et les institutions gouvernementales, longeaient le Nil.

Bien entendu, le bâtiment central de la ville était le temple principal - la «Maison d'Aton à Akhetaton», dont la longueur était d'environ 800 mètres. Il était orienté d’ouest en est pour rencontrer et saluer Aton. Naturellement, ce bâtiment n'avait pas de toit pour qu'Aton puisse rester dans sa maison en permanence. Dans la partie centrale du temple, les archéologues ont découvert trois cent soixante (!) autels et ont rapidement trouvé une explication à cette découverte. L’année égyptienne comprenait exactement ce nombre de jours. (Plus cinq jours supplémentaires qui n’appartenaient à aucune saison, restant « orphelins »), chaque autel correspondait donc à un jour spécifique de l’année. Le nombre d’autels avait une signification sacrée, reliant le temps et l’espace. Selon la doctrine religieuse d’Akhenaton, chaque jour de la vie était un et unique et devait donc être célébré en conséquence. Saluant Aton avec sa femme, ses enfants et ses prêtres à l'aube, Akhenaton a même préparé un texte spécial d'hymne pour chaque jour, qui n'a jamais été répété. (En fait, il y avait un « blanc », auquel certaines lignes ont été ajoutées ou d'autres ont été supprimées.), car la journée précédente est différente de ce qu'Aton, surgissant de derrière le Nil, apporte avec lui. Les Égyptiens appelaient cet état de choses la loi du Serpent, c'est-à-dire la loi du changement continu. (Les anciens Grecs avaient également une doctrine similaire, exprimée dans la phrase : « Vous ne pouvez pas entrer une seule fois dans le même fleuve », car tant que vous y entrez, le fleuve coulera et ne restera pas immobile.) En prononçant (ou en chantant) un hymne à Aton, le pharaon accomplissait le rituel de réanimation du dieu afin que la vie sur terre continue d'exister. Probablement, Néfertiti a également secoué ses sistres (hochets) et chanté : ce n'est pas pour rien que dans de nombreuses inscriptions elle est appelée « à la voix douce », on dit qu'« au son de sa voix tout le monde se réjouit ». En réponse, Aton porta l'ankh, symbole de vie, au nez d'Akhenaton et de Néfertiti avec ses rayons de mains.

A Akhetaton, il y avait aussi des temples - « Voir Aton pour se reposer » et « Palais d'Aton à Akhetaton » et trois sanctuaires, également appelés « L'Ombre de Ra » et appartenaient aux femmes de la famille royale : Néfertiti, sa fille Meritaton et la mère d'Akhenaton. Teye. À l’exception du « Palais d’Aton », aucun de ces édifices sacrés n’a encore été découvert. Et concernant la vie de culte des Akhétatoniens, il reste seulement à ajouter que dans chaque maison, même la plus pauvre, il y avait toujours une maison de prière. Dans le même temps, malgré « l’impatience » d’Aton envers les autres dieux, reproduite par les historiens, de nombreuses maisons de prière étaient dédiées à Amon, Isis ou Bès.

Comme toute ville construite soudainement par la volonté d’un seul homme, Akhetaton n’avait pas de centre historiquement établi. Il s'agissait de quartiers fermés séparés dans lesquels vivaient des personnes d'une certaine profession. C’est pourquoi, par exemple, après les fouilles du quartier des sculpteurs, il n’y a pratiquement aucun espoir de découvrir des monuments d’une importance égale au buste de Néfertiti. Il est intéressant de noter que lorsque la ville a été planifiée, la différenciation sociale y était déjà inscrite : des marchands, des fonctionnaires mineurs et des artisans vivaient dans la partie nord, et des fonctionnaires de haut rang et des sculpteurs vivaient dans le sud.

La décoration principale de la ville (outre les temples) était constituée de trois palais. Deux d'entre eux - le Palais du Nord et Maru-Aton (palais du sud) - étaient de nature de divertissement et de datcha et étaient situés à la périphérie du ciel d'Aton. Entre eux, au centre même de la ville, à côté de la « Maison d’Aton à Akhetaton », se trouvait le Grand Palais. C'était un magnifique bâtiment de 262 mètres de long, divisé par la route principale en deux parties : les appartements officiels et privés de la famille du pharaon. Ils étaient reliés entre eux par un pont couvert en brique, qui avait trois travées (ce qui lui donnait l'apparence d'arcs de triomphe modernes) : les chars et les charrettes passaient par le large pont central, et les latéraux étaient réservés aux piétons. Au deuxième étage du passage couvert se trouvait une « fenêtre des apparitions ». De là, pendant les vacances, le couple régnant se présentait devant le peuple et l'armée, qui récompensaient des sujets particulièrement distingués avec des bijoux en or. Naturellement, la partie officielle du palais était plus grande et mieux décorée, mais il n'en reste que peu de choses. Mais dans les appartements personnels d'Akhenaton Amenhotepovich et de son épouse, les archéologues ont pu identifier une pièce qui était presque certainement la chambre de Néfertiti, puisqu'il y avait six autres chambres plus petites à proximité - selon le nombre de filles de la reine. Le « butin » de la chambre de Néfertiti s'est avéré moins riche : dans le couloir, les archéologues ont trouvé une image de la famille royale, et dans la chambre elle-même il y avait un lavabo et un lit en dalles de pierre d'où il y avait un drain. Néfertiti se baignait-elle dans son lit !?

Les habitations des hauts dignitaires étaient des domaines entourés de tous côtés par une clôture et un jardin, qui comprenait nécessairement un étang et un belvédère. La superficie de l'habitation elle-même dépassait 500 mètres carrés. mètres. Au-dessus de l'entrée du domaine, le nom, les titres du propriétaire et les prières à Aton étaient gravés. Ensuite, les hiéroglyphes étaient remplis de pâte bleue, ce qui créait une extraordinaire harmonie avec le calcaire jaune. Ces inscriptions étaient parfois altérées, et d'elles on peut retracer la carrière d'un fonctionnaire ou sa disgrâce. De nombreux nouveaux riches du gouvernement sont issus des couches les plus pauvres, ce sont ceux « à qui il (Akhenaton) a permis de se développer ». Le nom d’un fonctionnaire est même traduit par « Akhenaton m’a créé ». Les linguistes ont remarqué que la langue égyptienne classique d'Akhetaton est fortement diluée avec la langue vernaculaire et que des néologismes y apparaissent. Néanmoins, le bon roi savait se montrer sévère quand il le fallait. Un tel sort, par exemple, est arrivé au Mai déjà mentionné. On ne sait quel crime ou quelle trahison il a commis, mais son nom a été effacé de partout et les images du tombeau ont été recouvertes d'une épaisse couche de plâtre.

Les couches les plus pauvres vivaient dans des maisons d'une superficie de 80 mètres carrés. mètres. Telle était la pauvreté à Akhétaton !

Enfin, une autre partie de la ville était la nécropole, trois groupes de tombes situés dans les contreforts orientaux des montagnes. C'est de là que proviennent les reliefs les plus impressionnants avec des images du couple régnant et de ses proches : chaque dignitaire a jugé nécessaire de souligner ainsi sa loyauté. Ce sont ces reliefs qui nous renseignent sur la vie privée de Néfertiti. Un relief du tombeau royal représente Néfertiti et Akhénaton en sanglots : ils pleurent leur deuxième fille Maketaton, qui a quitté le monde prématurément. L'un des plus grands historiens de l'art et égyptologues russes, M. Mathieu, n'a même pas pu s'empêcher de dire : « La scène de mort de Maketaton, par la force des sentiments véhiculés, surpasse tout ce qui a été créé avant et après elle ; Nous ne trouverons nulle part de telles images de parents souffrants.» Il nous est difficile de juger, mais il existe une opinion et des preuves indirectes selon lesquelles c'est après cette mort que tout a mal tourné dans la maison d'Akhenaton.

Dans une telle ville, Néfertiti devait atteindre la maturité, peut-être la vieillesse, et mourir.

En réalité, Akhénaton n’a jamais eu l’intention d’introduire le monothéisme parmi les Égyptiens et les peuples soumis. Son idée était beaucoup plus simple. Il essaya de projeter dans le ciel la structure de son propre empire. Tout comme il y a un pharaon sur terre et que ses propres rois siègent dans les pays gouvernés, de la même manière Aton règne au ciel, et d'autres dieux pourraient bien exister « dans les localités » qui reconnaissent la primauté d'Aton.