À quoi ressemblait Novorossiya il y a un siècle ? En 1910, une publication en 14 volumes éditée par V.P. Semenov-Tien-Shansky « Russie. Une description géographique complète de notre société." Nous avons rassemblé des faits uniques du volume « Crimée et Novorossiya », dont nous préparons la réédition.

"Nouvelle Byzance"

1. Terres libérées des Turcs et Tatars de Crimée au XVIIIe siècle, on décida de l'appeler Novorossiya, par analogie avec la Petite Russie et la Grande Russie. L'annexion de ces terres à l'époque de Catherine faisait partie du « Projet grec » : l'avancée vers le sud et la renaissance de Byzance avec son centre dans la Nouvelle Rome (Constantinople).

2. Au tournant des XIXe et XXe siècles, Novorossiya comprenait les régions modernes de Moldavie, Stavropol, Donbass, Rostov, Odessa, Kherson, Nikolaev, Kirovograd et Dnepropetrovsk.

3. De nombreuses villes de la Nouvelle Russie portaient des noms grecs : Stavropol, Simferopol, Sébastpol, Nikopol, Olviopol, Kherson, Balaklava, Alexandrie, Tiraspol, etc. Cela reflétait indirectement « l’idée byzantine » des dirigeants russes.

Novorossiya et Novorossiisk

4. La ville moderne de Novorossiysk à Région de Krasnodar, malgré son nom, était située légèrement au sud des provinces qui, à la fin du XIXe siècle, étaient communément associées à Novorossiya.

5. Novorossiysk de 1796 à 1802 s'appelait Dnepropetrovsk, une ville sur le Dniepr avec histoire riche. En 1776, la ville d'Ekaterinoslav (comme on l'appelait en 1776-1796 et 1802-1926) devint le centre de Novorossiya - alors province d'Azov.

Il était prévu d'en faire la « troisième capitale » en 1784. Empire russe, après Moscou et Saint-Pétersbourg. La ville a changé de nombreux noms, parvenant même à devenir Samara (ou plutôt Samar, une ville cosaque située sur la rivière Samara, qui se jette dans le Dniepr).

Conditions de vie

6. Au tournant des XIXe et XXe siècles, environ 12,5 millions de personnes vivaient à Novorossiya :

32% - Grands Russes, 42% - Petits Russes (vivaient principalement sur la rive droite du Dniepr et du Konka) ;

91% de chrétiens (84,7% d'orthodoxes), 6% de juifs, 2% de mahométans.

7. Novorossiya était un territoire multinational. Ici vivaient des Grecs, des Arméniens, des Juifs, des Allemands, des Serbes, des Bulgares, des Moldaves, des Tatars de Crimée, des Rusynes, des Grands et des Petits Russes. Dans la région de Stavropol se trouvent les Kalmouks, les Nogais et les Turkmènes.

8. Les hivers les plus chauds se trouvent en Crimée, où la température est supérieure à zéro. L'été le moins chaud au bord de la mer se situe à Taganrog et à Marioupol.

9. La population était majoritairement rurale (plus de 80 %). Le moins de paysans se trouve dans les provinces de Kherson et de Bessarabie, le plus grand nombre de citadins se trouvent dans les provinces de Kherson et de Tauride.

10. Le plus grand nombre d’écoles et d’élèves a été observé en Crimée et dans le sud du pays. régions occidentales.

11. La moitié du terrain était entre des mains privées. Les terres les plus chères se trouvaient dans la province de Bessarabie - 90 roubles par hectare.

12. La province de Kherson a surpassé beaucoup d'autres en termes de productivité, d'approvisionnement en pain et en terres arables

13. Novorossiya était non seulement une nouvelle région agricole, mais aussi industrielle de la Russie. Le principal marché du travail était situé à Kakhovka, une ville située dans le cours inférieur du Dniepr. Les femmes, les adolescents et les enfants travaillaient dans l'industrie.

14. Le nombre d'adolescents participant à la production des manches était d'environ 80 % et environ 13 % d'enfants. Les enfants étaient largement impliqués dans l'industrie du tabac et les adolescents dans l'industrie de la corde et de l'étain.

Routes fluviales et routes terrestres

15. Avant la fin du XVe siècle, il n'existait pas de routes terrestres permanentes. Des routes de steppe temporaires, des portages entre rivières et des sentiers équestres sont connus.

16. Certaines des routes les plus anciennes de la Nouvelle-Russie étaient : la route des caravanes de Kiev à Kafa (Feodosia) (XVe siècle), la voie Muravsky (de Perekop à travers les rivières Konka et Samara jusqu'à Orel et Toula), la route Mikitinsky, Kizekermen et les voies Kryukovsky (le long du Dniepr), la Voie Noire (d'Ochakov jusqu'aux profondeurs de la Pologne).

17. Sous Nicolas Ier, la première autoroute a été construite - de Simferopol à Sébastopol.

18. Premièrement Chemin de ferà Novorossiya, il était censé remplacer le canal Volga-Don, jamais construit, et allait de la colonie de Dubovka sur la Volga au village Kachalinskaya sur le Don.

19. Les fleuves russes les plus importants se trouvaient à Novorossiya : le Dniestr, le Dniepr et le Don. Dans le même temps, la navigation fluviale était peu développée.

20. La navigation était mieux développée sur le Don, mais les eaux peu profondes empêchaient une utilisation généralisée flotte fluviale. La flotte du Don était l'une des plus chères.

21. Le Dniepr était déchiré en deux parties par des rapides extrêmement dangereux à franchir. Les tentatives visant à approfondir le fond dans ces zones n'ont eu aucun effet sérieux.

22. Le Dniestr souffrait d'eaux peu profondes et de légers rapides et radiers. De plus, la cargaison y circule vers fin du 19ème siècle les siècles sont tombés.

Villes de Novorossiya

23. Stavropol, mais pas Kharkov, appartenait à Novorossiya.

24. La plupart grande ville La Nouvelle Russie était Odessa. Rostov et Ekaterinoslav (Dnepropetrovsk) se disputaient la deuxième et la troisième place au tournant du siècle. Krivoï Rog, l'une des plus grandes villes modernes d'Ukraine, était une petite ville située près d'une gare postale.

25. Odessa et Rostov étaient les principales villes commerçantes jouissant d'une certaine liberté. Là où il y a du commerce, il y a des escrocs. C’est pourquoi les villes sont devenues les « capitales des voleurs » les plus célèbres. Depuis cette époque, on dit : « Odessa est la mère, Rostov est le père ».

26. Seules Varsovie, Saint-Pétersbourg et Moscou étaient plus grandes qu'Odessa dans l'Empire russe. Rostov est déjà à la 14e place et Ekaterinoslav à la 17e place (respectivement 1,2 et 3e à Novorossiya).

27. Odessa était la plus grande port de mer et un carrefour ferroviaire. L'emplacement idéal sur la mer Noire et entre les embouchures de deux grands fleuves européens (Dniepr et Dniester) a assuré la richesse de la ville. Elle était plus proche des capitales européennes (Vienne et Rome) que de Moscou et Saint-Pétersbourg.

28. Les Arméniens fondèrent plusieurs villes à Novorossiya - Nakhitchevan-sur-le-Don (aujourd'hui la région de Rostov), ​​Grigoriopol (sur les rives du Dniestr) et Sainte-Croix (Boudennovsk moderne à Stavropol). Les contemporains ont noté que le Nakhitchevan, grâce à ses jardins, était supérieur en beauté à son voisin Rostov. À la fin du XIXe siècle, elles avaient fusionné en une seule ville.

29. Les villes grecques les plus importantes étaient Balaklava (en Crimée) et Marioupol (anciennement appelée Kalmius en grec). Près de Marioupol, sur la rivière Kalka (Kalmius ou Kalchik moderne, qui s'y jette), une bataille tragique a eu lieu entre les troupes des anciens princes russes et les conquérants mongols.

30.Bendery n'est pas seulement un nom familier pour les nationalistes radicaux ukrainiens, mais aussi ville la plus ancienne en Transnistrie. Le nom vient très probablement du persan « port, port ». Les dirigeants moldaves appelaient la ville Tyagyankyachya, Tigina ou Tungata. Les Turcs l'ont rebaptisé Bendery.

31. La ville moderne de Zaporojie n’est pas née de nulle part. De nombreux rapides du Dniepr se terminaient ici. Même avant l'apparition du Zaporozhye Sich, une ville scythe existait sur l'île de Khortitsa (la plus grande du Dniepr). L'île est mentionnée dans les anciennes chroniques russes comme un lieu de batailles et de rassemblements de princes ; la « capitale » des gués chroniques, Protolcha, une colonie commerciale et artisanale nommée d'après le célèbre gué, se trouvait peut-être ici.

32. En 1552, le prince de Volyn Dmitri Vishnevetsky y construisit la première ville cosaque, en 1756 le chantier naval de Zaporozhye fut fondé ici, et plus tard la forteresse Alexandre. Alexandrovsk est devenue la plaque tournante des transports la plus importante de Novorossia.

Excursion dans l'histoire

33. Les anciens noms grecs du Don, du Dniepr, du Bug du Sud et du Dniestr sont Tanais, Borysthène, Hypanis et Tiras.

34. Les Scythes parcouraient la steppe et le long des cours inférieurs des grands fleuves ; les Tauri, qui ont donné son nom à la péninsule, vivaient en Crimée depuis l'Antiquité, ainsi que les restes des Cimmériens. A l'ouest de Borysthène vivaient des agriculteurs - les Allazons et les Callipides, au-delà du Tanaïs - les Sarmates. Les Allazons et les Callipides étaient impliqués dans le commerce avec les anciens Grecs, qui possédaient une riche colonie à l'embouchure du Borysthène - Olbia. Les Grecs les appelaient Helléno-Scythes.

35. En Bessarabie vivaient les tribus thraces - Gètes et Daces, dont, avec les colons romains, les Roumains et les Moldaves tirent leurs origines.

36. Il reste encore de nombreux remparts anciens à Novorossiya, dont l'origine fait encore l'objet de débats. Evidemment seulement eux origine ancienne. Ce sont les puits Serpentine, les puits Trajan et le puits Perekop.

37. Sur le territoire de la Nouvelle Russie se trouvaient : le royaume scythe, le royaume du Bosphore, les colonies des Grecs, des Italiens, les terres byzantines, l'empire des Huns, l'état gothique d'Oium, le khanat d'Avar, Grande Bulgarie, Khazar Khaganat, Russie kiévienne, Horde d'Or, Khanat de Crimée, Grand-Duché de Lituanie, terres Empire ottoman, Commonwealth polono-lituanien, armée de Zaporozhye (Hetmanate).

38. Partie sud Bessarabie - l'interfluve des fleuves inférieurs Dniestr et Prut s'appelait l'Angle. De là vient le nom de la tribu slave des Rues.

39. Le mot Bessarabie vient du nom du prince valaque Basarab I (1319 - 1352).

40. La « Liste des villes russes proches et lointaines » (début du XVe siècle) mentionne d'anciennes villes russes en Bessarabie : Belgorod, Yassky Torg sur le Prut, Khoten sur le Dniestr et Peresechen (selon une autre version, elle était située sur le Dniepr près de l'actuel Dnepropetrovsk).

41. Les villes côtières de Novorossiya ont également une longue histoire. Sur le site d'Odessa se trouvait une ville de marins istriens - Istrion (VIe siècle après JC). A proximité se trouvait toute une constellation d'anciennes colonies grecques : Odessos, Olvia, Thira, Nikonion, Isakion, Skopelos, Alectos.

42. La Nouvelle Russie a été choisie par les Grecs et les Scythes avant même notre ère. De grandes villes commerçantes se trouvaient ici. A la place d'Azov - Tanais, Taganrog - Kremny, Kertch - Mirmekiy, Tiritaka et Panticapaeum, Théodosie a conservé le nom, à la place de Sébastopol - Chersonèse, Evpatoria - Kerkintis, Simferopol - Naples scythe, l'ancienne capitale du royaume scythe.

43. Une autre ville la plus ancienne des Scythes était située près de la ville moderne de Zaporozhye (jusqu'en 1921 - Alexandrovsk).

44. Des colonies et colons grecs nous avons reçu le mot « estuaire » (traduit par port, baie).

45. Villes de Crimée perdues par Byzance et Côte de la mer Noire Elle fut rapidement maîtrisée par les Italiens (Vénitiens et Génois), les Turcs et les Tatars de Crimée. Le Khanat de Crimée et Gazaria (colonies génoises) possédaient les villes de Crimée. La chronique Surozh (Sandre) est devenue le Soldaya italien, Balaklava s'appelait en italien Chembalo, Yalta - Dzhialita, Alushta - Alusta, Feodosia - Kaffa. Ak-mosquée, Akkerman, Achi-Kale sont des villes turques situées sur le site de Simferopol, Belgorod-Dnestrovsky et Ochakov.

46. ​​​​​​En Crimée, on trouve encore des descendants des Goths parmi les Grecs et les Tatars de Crimée. Il s'agit principalement de personnes ayant yeux bleus Et cheveux blonds, complètement passé à une langue étrangère. Cependant, selon les descriptions survivantes des historiens médiévaux, la langue gothique de Crimée a existé jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

47. Dans le sud de la Crimée se trouvait la légendaire Gothie, qui devint plus tard la principauté orthodoxe de Théodoro avec une population gréco-gothique-alanienne et fut capturée par les Turcs en 1475. La capitale de Theodoro - Mangup, était déserte et a complètement disparu en tant que colonie aujourd'hui.

48. La ville de la Vieille Crimée a changé environ 22 noms au cours de son histoire. Les plus célèbres : Taz, Kareya, Trakana, Solkhat, Levkopol.

49. L'isthme de Perekop, qui sépare la Crimée du continent, est depuis l'Antiquité l'endroit le plus important, la « porte » du continent. Selon Ptolémée et Pline l'Ancien, il y avait même ici pendant un certain temps un canal reliant la mer d'Azov et la mer Noire. Sur le site de Perekop se trouvait une ancienne ville commerçante grecque appelée Taphros. Voici le puits Perekop, vieux d'environ 2 mille ans.

50. Des villes russes existaient en Nouvelle-Russie au Xe siècle (Belgorod à l'embouchure du Dniestr et Oleshye à l'embouchure du Dniepr). Avec l'affaiblissement de la Horde d'Or, de nouvelles villes apparaissent. Ils appartenaient au Grand-Duché de Lituanie, dans lequel, comme on le sait, langue officielle et la langue de la majorité de la population était le russe.

Après la mort de Vytautas en 1430, une liste de châteaux fut donnée : Sokolets (aujourd'hui Voznessensk, région de Nikolaev), Ville Noire (Ochakov, région de Nikolaev), Kachuklenov (Odessa).

Cosaques et gardes-frontières

51. Les Serbes frontaliers (« Cosaques » autrichiens) ont demandé au gouvernement russe de les installer en Russie. C'est ainsi qu'est née toute une région - la Nouvelle Serbie sur le territoire de la région moderne de Kirovograd. Sa capitale est devenue la ville de Novomirgorod. Plus de dix ans plus tard, la Nouvelle Serbie est devenue une partie de la province de Novorossiysk.

52. Une autre région où vivaient des Serbes et d'autres colons des Balkans était la Slavyanoserbie (dans les régions de Lougansk et de Donetsk), dont le centre était la ville de Bakhmut (Artyomovsk moderne).

53. Cosaques de la Nouvelle-Russie inclus pour la plupart dans l'armée du Don et l'armée de Zaporozhye. Les Cosaques se sont installés « au-delà des rapides » dans le cours inférieur du Dniepr sur de nombreuses îles et caps. L'histoire se souvient des batailles successives : Khortitsa (sur l'île de Khortitsa), Tokmakovskaya (sur l'île de Tokmakovka), Nikitinskaya (au Nikitinsky Horn), Chertomlykskaya (le long de la rivière), Bazavalukskaya (sur l'île de Bazavluk), Pidpilnyanskaya, Kamenskaya et Aleshkovskaya ( du nom des rivières qui sont tombées).

54. Les Cosaques du Don possédaient des villes le long du Don et de la Medveditsa. Les plus célèbres sont Tcherkassy, ​​Monastyrsky, Tsimlyansky.

En pleine confrontation armée dans le sud-est de l'Ukraine, le processus de formation d'un nouveau éducation publique. Le 13 mai, après avoir organisé des référendums sur la souveraineté des régions de Donetsk et de Louhansk, leurs dirigeants ont adressé aux autres régions ukrainiennes une proposition visant à « restaurer l'État sur la base de la démocratie et du fédéralisme dans le cadre de la création de la République fédérale de Novorossiya ». » Jusqu'à présent, cet appel a reçu une réponse dans trois régions : Kharkov, Odessa et Nikolaev. Les préparatifs pour des plébiscites similaires à ceux qui ont eu lieu dans le Donbass y ont déjà commencé. Viennent ensuite les régions de Zaporozhye, Kherson et Dnepropetrovsk. La République Moldave Pridnestrovienne (RMP) pourrait également rejoindre Novorossiya - si Moscou laisse sans réponse les demandes de centaines de milliers d'habitants de cet Etat non reconnu de réunification avec la Russie. Mais aujourd’hui, il ne fait aucun doute que notre pays reconnaît la Novorossiya comme un État à part entière.

Novorossiya n’a ni frontières claires, ni leadership consolidé, ni même un budget unique. Tout cela est vrai. Mais la nouvelle formation de l’État a encore quelque chose d’important. Premièrement, une armée bien équipée et motivée. Il s'agit de la Milice populaire du Donbass formée à Donetsk, qui, selon le coprésident du Présidium de la République populaire de Donetsk, Miroslav Rudenko, dispose de 27 000 baïonnettes, ainsi que de l'Armée populaire du Sud-Est de Lougansk, qui Selon le gouverneur populaire de la région de Louhansk, Valery Bolotov, ils auraient 30 000 volontaires à leur actif. Une grande partie d’entre eux connaissent la guerre de première main, étant des vétérans de l’armée et des services spéciaux. Considérant que Kiev officielle a réussi jusqu'à présent à mettre sous les armes un peu plus de 10 000 soldats et officiers de l'armée régulière et le même nombre de gardes nationaux - des volontaires recrutés dans les régions occidentales parmi les adhérents des organisations nationalistes locales, alors le rapport de force est impressionnant. Et deuxièmement, le Donbass fournit environ la moitié (selon d’autres sources, plus d’un tiers) de tous les revenus du budget ukrainien – cela signifie que Novorossiya dispose d’une base matérielle solide. Extraction de charbon à coke, production de zinc, de mercure, de cuivre et de laiton laminés, d'engrais azotés et phosphatés, de soude, de produits chimiques synthèse organique, locomotives diesel et wagons - tout cela est le Donbass d'aujourd'hui. Imaginez à quel point une nouvelle formation d’État pourrait s’avérer viable. Ils l’ont déjà présenté à Kiev – c’est pourquoi ils ont envoyé des troupes à Donetsk et à Lougansk.

La Novorossiya, pas encore formée, a déjà un leader qui convient à tout le monde

Le président Vladimir Poutine a été le premier à rappeler le nom de Novorossiya à propos des événements actuels en Ukraine, s'exprimant sur la « ligne directe » le 17 avril. « La Nouvelle Russie – Kharkov, Lougansk, Donetsk, Kherson, Nikolaev, Odessa – ne faisait pas partie de l’Ukraine à l’époque tsariste. Ce sont tous des territoires transférés dans les années 20 par le gouvernement soviétique.» Et moins d'un mois plus tard, le leader du mouvement « Sud-Est » et candidat à la présidentielle ukrainienne, Oleg Tsarev, a annoncé la création de la République fédérale de Novorossiya, composée de huit régions d'Ukraine. « La frontière du nouvel État coïncide pratiquement avec la province de Novorossiysk, qui existait autrefois époque tsariste", a expliqué Tsarev, notant que la formation d'une nouvelle entité étatique sera achevée "au plus tard cet automne".

Il est extrêmement important que ce soit Tsarev qui ait annoncé la création de Novorossiya - non seulement un homme politique actuel, hier candidat à la présidence de l'Ukraine et membre de la Rada, mais aussi un successeur informel du président Viktor Ianoukovitch, et non, disons, l'un des soi-disant gouverneurs du peuple. Le fait de la participation directe de Tsarev à la création de Novorossiya ne fait pas qu’ajouter de la légitimité au processus en cours. Tsarev devient un lien entre les élites locales, qui le connaissent bien et sont enclines à lui faire confiance, et la nouvelle direction du Donbass, qu’une grande partie de l’élite considère comme « autoproclamée » et peu digne de confiance. Prenez, par exemple, l’homme le plus riche d’Ukraine – Rinat Akhmetov, dont fortune personnelle est estimé à environ 22 milliards de dollars. Doté d’instincts politiques remarquables, Akhmetov est bien conscient que les chemins de Kiev et du Donbass ont divergé à jamais. C'est cette compréhension qui est devenue la raison pour laquelle, selon certaines informations, depuis plusieurs mois, l'oligarque aurait pu financer les partisans du fédéralisme, sans annoncer ce qui arrive à Kiev. Néanmoins, Akhmetov ne fait pas encore confiance au gouvernement populaire et craint qu’il puisse le « déposséder » s’il le souhaite. Mais Akhmetov a Tsarev, qu’il connaît depuis longtemps et qu’il a personnellement approuvé il y a un an comme successeur de Viktor Ianoukovitch. Dans le même temps, Tsarev coordonne en fait le travail des gouvernements populaires et a ainsi, pensons-nous, la possibilité d’influencer l’adoption des décisions dont Akhmetov a besoin. On comprend désormais pourquoi les « troisièmes équipes » des mines d'Akhmetov, qui au lieu de travailler patrouillent dans les villes et villages du Donbass, n'ont aucun problème à « couvrir » leurs feuilles de travail, et même avec des primes considérables, comme s'ils travaillaient. dur avec des marteaux-piqueurs, et ne pas vomir la paix des concitoyens avec des mitrailleuses à la main ? Quant à l'information selon laquelle Akhmetov aurait financé l'achat d'armes pour les volontaires de Novorossiya, il est difficile de dire si cela est vrai ou non.

Akhmetov prend bien sûr des risques. Mais c'est probablement C'est Tsarev qui risque le plus. A Kiev, des voix s'élèvent de temps en temps pour demander la suppression de son statut de député du peuple, garant de l'intégrité de la personne. En deux mois, une dizaine d'attentats ont été commis contre le leader du « Sud-Est ». Mais ce n’est pas un hasard si, après avoir annoncé la création de Novorossiya, Tsarev s’est exclamé : « Le Rubicon est passé ! »

Il est plus rentable pour Kiev de reconnaître la Novorossiya que de se rendre à ses avant-gardes

La semaine dernière, le conseil de coordination du mouvement du Sud-Est a adopté une résolution sur la protection de la souveraineté et de l'organisation contrôlé par le gouvernement dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Il propose notamment d’adresser « aux autres régions de l’Ukraine une proposition visant à restaurer le statut d’État dans le cadre de la création de la République fédérale de Novorossiya ». Pendant ce temps, tandis que d'autres sujets sont en cours de détermination, selon l'habitude ukrainienne indéracinable de peser soigneusement le camp de la force, les milices du Donbass, par la bouche du commandant adjoint Sergueï Zdrilyuk, préviennent Kiev : les groupes de sabotage sont déjà prêts, et l'armée de Novorossiya lance une guerre offensive. Près de 60 000 combattants du sud-est contre 20 000 « Kieviens ». Certes, les milices ne disposent ni de chars ni d'avions, mais elles disposent de nombreuses armes modernes plus compactes qui peuvent facilement détruire à la fois des hélicoptères et des véhicules blindés lourds. Il n’y a pas si longtemps, les économistes de Bloomberg ont présenté un calcul selon lequel la Russie perdrait 115 milliards de dollars si elle déclenchait une guerre avec l’Ukraine. Alors pourquoi Moscou devrait-elle perdre un argent aussi fabuleux, s’il est tout à fait possible de se débrouiller avec les forces déjà formées dans le sud-est de l’Ukraine ? Voici une réponse possible à la question de savoir pourquoi la Russie s’abstient de toute intervention militaire directe.

À Kiev, on panique déjà : ils comprennent qu’ils ne seront pas en mesure de répondre de manière adéquate au défi de l’armée de Novorossiya. Pensez donc à ce qui est mieux : reconnaître Novorossiya et vous protéger du risque d’invasion du Donbass, ou poursuivre l’opération punitive avec le risque que les milices y mettent fin dans la capitale ukrainienne. « S'il y a trois mois, il était possible au Sud-Est de « jeter un os » - par exemple en reconnaissant le russe comme deuxième langue d'État - et il y a un mois il était possible de parvenir à un accord avec lui, aujourd'hui le problème est bien plus grave. plus compliqué», est convaincu le célèbre économiste et politologue Mikhaïl Khazine. – L'auto-organisation des habitants du Donbass est allée si loin que si leur armée se dirige vers le nord - vers Kharkov, vers l'ouest et le sud - vers Dnepropetrovsk et Zaporozhye, Kiev ne le trouvera pas assez. De plus, comme il s’agira de résidents locaux, le soutien de la population pourrait être très fort. L’histoire de Minine et Pojarski va se répéter. Alors, que devrait faire la junte ? Et en fait, il n’y a rien à faire. L'armée n'est pas prête à se battre, les volontaires de la Garde nationale ne sont pas opposés au tir, mais ils le font comme des amateurs et sont donc condamnés à être tués par les professionnels de la Milice populaire. Alors quoi, se tourner vers l’OTAN pour obtenir de l’aide ? « L’OTAN y réfléchira cent fois avant d’intervenir guerre civile, dit Mikhaïl Khazine. "Il s'agit d'une affaire grave et très dangereuse, et l'alliance évite les dangers excessifs." La confrontation avec l’armée de Novorossiya est donc extrêmement indésirable pour Kiev. Il est moins coûteux de reconnaître un nouvel État, même hostile.

On ne peut que deviner les futures frontières de Novorossiya

Mais même si les imposteurs de Kiev reconnaissent la Novorossiya, cela ne garantit pas du tout que de plus en plus de morceaux ne tomberont pas de l'Ukraine qui tente de rejoindre le nouvel État. Le fait est qu’actuellement à Kiev se passe à peu près la même chose qu’à Moscou il y a 22 ans : la « thérapie de choc ». Le taux de change de la monnaie nationale baisse, les salaires diminuent et le risque de chômage, au contraire, augmente. Les vestiges de l’économie ukrainienne sont confrontés à un effondrement imminent – ​​même les économistes les plus optimistes sont d’accord sur ce point. D’ici l’hiver, l’Ukraine pourrait se trouver au bord d’une catastrophe économique et humanitaire, et les paysans du centre du pays seront confrontés à une nouvelle famine. Et même les régions qui sont aujourd’hui enclines à soutenir Kiev plutôt que le Donbass pourraient reconsidérer leurs priorités : la faim n’est pas un problème. Cela ne surprendra donc personne si Kirovograd, Tchernigov et Soumy sont inclus dans Novorossiya.

Sur ce sujet

Quant au Sud, il pose encore plus de questions que de réponses. Pourquoi était-il nécessaire de créer la Crimée district fédéral, si jusqu'à présent cela n'inclut que la Crimée ? De toute évidence, les dirigeants russes savent à ce sujet quelque chose qu’il est d’usage de garder publiquement sous silence, par exemple pour ne pas trop contrarier les partenaires occidentaux de notre pays. Le fait est que, depuis peu, la législation russe autorise certaines parties d’États étrangers à rejoindre notre pays sans leur consentement. Et à cet égard, on peut supposer qu'une partie de Novorossiya sera ultérieurement incluse dans Fédération Russe. « La Crimée est déjà revenue », a récemment déclaré le leader du Parti libéral-démocrate Vladimir Jirinovski. – Huit régions supplémentaires devraient revenir. Nous décidons sous quelle forme cela se fera, s'ils nous reviendront directement, en tant que sujets de la Fédération, ou sous une autre forme. Quelqu'un peut devenir sujet de Novorossiya et revenir en tant que partenaire dans Union douanière. Mais jusqu'à présent, seule la chaîne Crimée - Transnistrie peut être retracée. Et sans les régions d’Odessa et de Kherson, la chaîne ne fonctionnerait pas.»

Où va la Pridnestrovié : soit vers la Russie, soit vers Novorossiya

En effet, on assiste aujourd’hui en Transnistrie à une sérieuse intensification des sentiments pro-russes. L'autre jour, près de 190 000 habitants de la république non reconnue ont signé une demande d'adhésion à la Russie - tandis que la chef de l'Union des communautés russes du PMR, Viorika Kokhtareva, qui a coordonné la collecte de signatures, a déclaré que « seule une partie de la population a réussi à signer, car l’action n’a pas duré assez longtemps. Il convient de rappeler qu'en septembre 2006, un référendum a eu lieu en Transnistrie, au cours duquel 97 % des habitants se sont prononcés en faveur de la réunification avec la Russie. Une curieuse histoire est apparue avec les signatures recueillies : le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine s'est engagé à les remettre à Moscou. Il a survolé Chisinau. Et là, à l'aéroport, la police locale a saisi 30 000 signatures de Rogozine.

Pourquoi Moscou avait-elle besoin à l’heure actuelle des signatures des habitants de Transnistrie ? La rumeur veut qu'un de ces jours la question de l'éventuelle annexion de la république non reconnue à la Russie soit tranchée. Mais si, pour une raison quelconque, cette question n'est pas résolue positivement ou est reportée, le PMR pourrait finir par faire partie de Novorossiya. Peut-être temporairement. Mais c'est la Pridnestrovié qui est destinée à influencer ce que sera finalement la Novorossiya. À ce sujet, les experts avancent diverses versions - c'est ce que dit par exemple le politologue Pavel Zarifullin, directeur du Centre Lev Gumilyov : « Le retour de la Transnistrie à la Russie est une décision naturelle, rationnelle et utile, soutenue par le désir de la majorité des citoyens de cette république. Mais si nous parlons de l’annexion de la Transnistrie, nous devrions automatiquement parler de l’envoi de troupes à Odessa, Kherson et Nikolaev. Nous ne parlons pas de cela pour le moment. Parler du retour de la Transnistrie à la Russie signifie faire exploser une fois de plus le monde occidental. Mais lorsque la vague d’agression sera passée après l’annexion de la Crimée, Poutine commencera peut-être à annexer le sud-est. Après l’annexion de la Crimée à la Russie, rien n’est impossible. La question de l’annexion de la Transnistrie est une question de demain, qui pourrait être très proche. Mais pour cela, nous devons restituer le sud-est de l’Ukraine afin que le tableau se développe de manière organique.» En général, il est trop tôt pour dire quelles régions de l'Ukraine feront partie de la Crimée. district fédéral Russie, et lesquels feront partie de Novorossiya. Mais ce qui suit est clair : le processus d’effondrement de l’Ukraine ne peut plus être arrêté, tout comme le processus de naissance d’un nouvel État sur ses os.

Le chef de la RPD a annoncé la création de la Petite Russie, un État fédéral qui comprendra 19 régions de l'Ukraine. Plus tard, il s'est avéré que la LPR n'envisageait pas d'en faire partie et Zakharchenko n'a pas discuté de l'initiative avec le Kremlin.

Habitants de Donetsk (Photo : Reuters)

Projet "Novorossiya"

Après les événements d'Ukraine en 2013-2014, les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont ​​été proclamées sur une partie du territoire des régions de Donetsk et de Lougansk. En mai 2014, des référendums non officiels y ont eu lieu. Après que, selon les organisateurs, la majorité des votants aient soutenu l'indépendance des républiques de Kiev, les organes directeurs de la RPD et de la LPR ont été formés.

Le Bureau du Procureur général d'Ukraine a reconnu la RPD et la LPR comme organisations terroristes.

Le 24 mai 2014, à la veille des élections présidentielles en Ukraine, à Donetsk, le Premier ministre de la RPD Alexandre Borodai et le président du Conseil populaire de la LPR Alexeï Karyakin ont signé un document sur l'unification au sein de « l'État de Novorossia ». .

Au nom de la RPD, le document sur l'unification a été signé par le Premier ministre de la RPD, Alexandre Borodai, et au nom de la LPR, par le chef de la république, Alexeï Karyakine.

– République de Donetsk (@dnrpress) 24 mai 2014

Selon le document, les républiques autoproclamées ont conservé leur indépendance.

Historiquement, Novorossiya était le nom donné aux territoires de la région nord de la mer Noire, annexés à l'Empire russe à la suite des guerres russo-turques de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après la révolution, les terres de Novorossiya ont été divisées entre la RSS d'Ukraine et la SFSR russe.

Lors du congrès de Donetsk, le « United front national», qui était censé opérer sur le territoire du sud-est de l'Ukraine et fédérer les partisans de la fédéralisation.

«La Déclaration suppose que la RPD et la LPR, en tant qu'États indépendants, créent une union sur la base de cette déclaration commune. Il est prévu que la Constitution de l'Union des Républiques populaires soit adoptée trois mois après l'adoption des constitutions de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk. L'Union des Républiques populaires est prête à examiner les propositions d'adhésion aux syndicats, associations et associations internationales.»

Les intérêts de Novorossiya au sein du syndicat devaient être représentés par mouvement politique"Novorossia". Il a été annoncé que l'objectif de l'union était la coopération dans les domaines économique, militaire et autres.

«Nous ne reconnaissons pas le président et le parlement ukrainiens. Les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk sont des États indépendants. C'est ma position. Par conséquent, nous ne reconnaîtrons le gouvernement et le président élu que s’ils sont prêts à reconnaître l’indépendance des républiques du Donbass. Et deuxièmement, ils doivent immédiatement retirer leurs troupes hors de nos républiques populaires et mettre un terme à toute lutte».

Le chef de la milice populaire du Donbass Pavel Gubarev sur sa page Facebook

Oleg Tsarev a été élu président du parlement de l'Union des Républiques populaires. Le syndicat avait sa propre constitution, dans le texte de laquelle le CPR était proclamé « un État de droit démocratique, confédéral, où les droits des citoyens sont reconnus et protégés ».

La Russie à propos de Novorossiya

Le territoire du sud-est de l’Ukraine s’appelait Novorossiya sous la ligne directe de Vladimir Poutine. «Une autre chose est le centre, l'est et le sud-est de l'Ukraine. J'en ai également parlé tout à l'heure, de Novorossiya, qui est bien sûr enracinée dans l'État russe, et ce sont des gens avec une mentalité légèrement différente », a déclaré le président en commentant la situation en Ukraine.

Le terme « Novorossiya » en relation avec les territoires de la RPD et de la LPR a été entendu dans le rapport du ministère russe des Affaires étrangères en date du 25 septembre 2014 sur la rencontre du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le secrétaire d'État américain John Kerry, qui a eu lieu ce jour-là. avant. "La situation en Ukraine a été discutée dans le contexte des efforts déployés pour garantir une trêve durable dans le sud-est et pour établir un dialogue direct entre les autorités de Kiev et les dirigeants de Novorossiya dans le cadre de leur mise en œuvre des accords de Minsk fondés sur le paix. initiatives du président russe V.V. Poutine », indique le document.

Fin 2014, le Centre Levada a mené une enquête « Qu'est-ce que Novorossiya ? 46 % des Russes ont répondu qu'il s'agit d'une région historiquement formée dans le sud de la Russie, 25 % - qu'il s'agit d'un terme historique qui ne signifie plus rien aujourd'hui, 8 % considèrent Novorossiya comme « un mythe inventé maintenant à Moscou » et 21 % des Russes. les répondants ont eu du mal à répondre.

Le 31 mai, le drapeau officiel de Novorossiya a été approuvé - un panneau rectangulaire écarlate avec une croix de Saint-André azur avec une bordure argentée - un drapeau modifié de la flotte russe. Le 1er juin, il a été accroché devant le bâtiment de l'administration régionale de Donetsk.

Photo : Nikolaï Mouravyov / TASS

Le projet Novorossiya était censé couvrir neuf régions d'Ukraine : Kharkov, Dnepropetrovsk, Donetsk, Lugansk, Zaporozhye, Kherson, Nikolaev, Odessa. Selon le chef de Gubarev, la séparation des régions devait se faire par référendum. Malgré leurs revendications territoriales, les dirigeants de Novorossiya, dès sa proclamation, ne contrôlaient qu'une partie des régions de Lougansk et de Donetsk.

Le 18 mai 2015, dans une interview accordée au journal Vechernyaya Makeevka, le ministre des Affaires étrangères de la RPD, Alexander Kofman, a annoncé l'achèvement du projet Novorossiya. Il a expliqué cela par la réticence de certaines régions à s'unir.

"En ce qui concerne le projet Novorossiya... étant donné que l'explosion populaire s'est produite plus tôt que prévu, puisque nous n'avons pas pu retenir la population aux rassemblements, nos partisans dans d'autres régions se sont également soulevés plus tôt que prévu - à Odessa, Kharkov. En conséquence, plus de 40 de nos hommes sont morts à Odessa, de nombreux militants ont été arrêtés à Kharkov et les républiques censées être créées dans ces régions ont été décapitées. Par conséquent, le projet Novorossiya est fermé pendant un certain temps - jusqu'à ce qu'une nouvelle élite politique apparaisse dans toutes ces régions, capable de diriger le mouvement. Eh bien, nous n’avons pas le droit d’imposer notre opinion à Kharkov, Zaporozhye, Odessa.»

Le président du Parlement de Novorossiya, Oleg Tsarev, a précisé que le projet avait été gelé car la création de Novorossiya violait les accords de Minsk signés par les dirigeants de la RPD et de la LPR avec l'Ukraine. Il a également ajouté que le projet pourrait reprendre « si Kiev viole la trêve déclarée, s'il y a une escalade des hostilités ».

Projet "Petite Russie"

​Le 18 juillet 2017, le chef de la RPD, Alexandre Zakharchenko, sur la création de la Petite Russie avec sa capitale à Donetsk.

« Nous sommes tous ici pour parler de l’avenir. Nous proposons un plan de réintégration du pays par la loi et la constitution. Nous devons construire nouveau pays, dans lequel les notions de conscience et d'honneur ne sont pas oubliées. Nous offrons aux habitants de l’Ukraine une issue pacifique à la situation difficile actuelle, sans guerre. C'est notre dernière proposition non seulement aux Ukrainiens, mais aussi à tous les pays qui ont soutenu la guerre civile dans le Donbass. Je suis convaincu que nous ferons tout ce qui est possible et impossible.

Territoire

Selon Zakharchenko, la Petite Russie comprendra 19 régions de l'ex-Ukraine (hors Crimée). Le territoire du nouvel État déclaré pourrait s'étendre sur environ 577 000 mètres carrés. km.

Aujourd'hui, la superficie des districts individuels des régions de Donetsk et de Lougansk dotées d'un ordre spécial d'autonomie gouvernementale dépasse les 15 000 mètres carrés. km - environ un tiers de la superficie totale des régions de Donetsk et de Lougansk. Outre Donetsk et Lougansk, la liste des colonies sous le contrôle des séparatistes du Donbass comprend 22 villes d'importance régionale. En février 2017, le chef de la RPD, Alexandre Zakharchenko, a signé un décret fixant le statut de la ligne de contact entre la RPD et l'Ukraine. frontière de l'État. La ligne de contact est définie comme une démarcation conditionnelle entre le territoire où colonies sous contrôle le pouvoir de l'État Ukraine et territoire sous contrôle organismes gouvernementaux DPR non reconnu.

Drapeau

Zakharchenko a nommé le drapeau de l'État proclamé drapeau de Bohdan Khmelnitsky.

Construire

La Petite Russie a été proclamée État fédéral doté d'une large autonomie régionale. Le gouvernement central est responsable des questions liées au budget fédéral, à l'armée, aux services de renseignement, aux douanes, à la Banque centrale, à la police fiscale, à la situation environnementale, ainsi qu'aux normes de base en matière d'éducation et de médecine. Zakharchenko a souligné que pour adopter une nouvelle constitution, il est proposé d'instaurer l'état d'urgence sur tout le territoire de l'État proclamé pour une période pouvant aller jusqu'à trois ans.

Principes et objectifs

Lors de l'élaboration de la constitution, il est proposé de s'appuyer sur le principe de neutralité militaire, sur les valeurs traditionnelles « fondées sur l'image orthodoxe du monde », avec des droits égaux pour les religions traditionnelles.

Il est également proposé de prendre comme principe le refus de relever l'âge de la retraite, le gel et éventuellement la réduction des tarifs du logement et des services communaux. Si l’Union européenne est d’accord, il est proposé de maintenir le régime d’exemption de visa introduit en 2017.

Économie

La Petite Russie, telle que conçue par les rédacteurs de l'acte constitutionnel, devrait devenir un « pont » économique entre « l'Est et l'Ouest, le Nord et le Sud », reprendre sa participation à la CEI, fixer le cap pour l'adhésion à l'État fédéré de la Russie et de la Biélorussie, et également coopérer avec l'EAEU. Il est prévu de créer des préoccupations d'État dans des secteurs clés.

La province de la Petite-Russie a été créée dans le cadre de l'Empire russe en 1764 après la liquidation de l'Hetmanat. En 1765-1773, le centre administratif de la province était la ville de Glukhov, puis le centre fut brièvement déplacé à Kozelets et en 1775 à Kiev. Cependant, déjà à l'automne 1781, la province de la Petite Russie était divisée en gouvernorats de Novgorod-Seversky, Tchernigov et Kiev.

En 1796, la province de la Petite Russie fut recréée et comprenait cette fois non seulement le territoire des trois gouvernorats, mais aussi les environs de Poltava et de Krementchoug. Dans le même temps, Kiev a été retirée de la province et Tchernigov a pris sa place en tant que centre provincial.

En 1802, le gouvernorat de la Petite-Russie fut divisé en gouvernorats de Tchernigov et de Poltava, qui faisaient partie du gouvernement général de la Petite-Russie, auquel le gouvernorat de Kharkov fut ensuite annexé. La résidence du gouverneur général jusqu'en 1837 était Poltava et de 1837 jusqu'à la suppression du gouverneur général en 1856 - Kharkov.

Après 1856, le nom « Petite Russie » fut utilisé de manière semi-officielle jusqu'en 1917 pour désigner collectivement les provinces de Volyn, Kiev, Podolsk, Kharkov, Poltava et Tchernigov.

Malgré le fait que le message sur le portail Donetsk Republic News indiquait que la décision de créer la Petite Russie avait été prise conjointement par les autorités de la RPD et de la LPR, la LPR a nié sa participation au projet. Le président du Conseil populaire de la LPR, Vladimir Degtyarenko, a déclaré que les autorités de la république autoproclamée n'avaient pas participé à la signature du document. En outre, il a ajouté qu'il ne considérait pas la création de la Petite Russie comme opportune.

Le président ukrainien Petro Porochenko, commentant l'initiative de Zakharchenko, a déclaré que la Petite Russie était confrontée au même sort que le projet de création de Novorossiya. Un enregistrement de son discours est apparu sur sa page Twitter, dans lequel il évoque la volonté de la Russie de diviser l’Ukraine en deux avec l’aide du projet Novorossiya.

« Ce projet est complètement clos. La nouvelle armée ukrainienne a mis fin à l’agression russe. Lorsque j’ai été élu président, tout le Donbass était occupé par la Russie. Nous avons libéré les deux tiers du territoire du Donbass, dont Severodonetsk, Lisichansk, Kramatorsk, Slavyansk, Marioupol et bien d'autres villes. Nous avons détruit le rêve russe de Novorossiya », a déclaré Porochenko.

La méthode russe consistait à diviser complètement l’Ukraine. Le titre du projet « Novorosiya » a donc été complètement raté pic.twitter.com/PEPd0opTqx

– Petro Porochenko (@poroshenko)

Le chef de la République populaire autoproclamée de Donetsk sur la création d'un nouvel État - la Petite Russie. Selon lui, cela est nécessaire pour sortir impasse en Ukraine. Il est prévu de faire de Donetsk la capitale, Kiev est destinée à devenir un centre historique et culturel. J'ai compris à quoi pourrait ressembler le nouvel État et ce qui se passerait avec les accords de Minsk.

Rétablissement de l'Ukraine

Lors d'une conférence de presse spéciale, Zakharchenko a lu l'Acte constitutionnel de la Petite Russie ainsi qu'une déclaration politique. Il a annoncé la création d'un nouvel Etat au nom des représentants des régions de « l'ex-Ukraine ». "Nous sommes d'accord sur le fait que le nouvel Etat s'appellera Petite Russie, car le nom même d'"Ukraine" s'est discrédité", a-t-il déclaré. Il est prévu de faire du drapeau de Bohdan Khmelnytsky le drapeau de l'État. « Nous partons du fait que la République populaire de Donetsk, avec Lougansk République populaire, restent les seuls territoires de l'Ukraine, sans compter la Crimée, dans lesquels autorité légitime", a ajouté Zakharchenko. Il a également noté qu'un état d'urgence serait instauré sur le territoire de la Petite Russie pour une durée de trois ans. Selon lui, cela est fait « pour éviter le chaos ». «Pendant ce temps, les activités de toutes les parties sont interdites, tandis que des enquêtes commencent sur l'implication de la communauté internationale dans les crimes commis à Odessa, sur le Maidan et dans le Donbass. Cette décision est mûre depuis longtemps, mais chaque chose a son temps, et aujourd’hui nous proposons l’option qui mettra fin à la guerre », a déclaré Zakharchenko.

La nécessité de créer la Petite Russie s'explique par le fait que l'État ukrainien est détruit et, à son avis, ne peut être restauré. Selon lui, la situation dans le Donbass est dans une impasse, "un nœud est noué et ne peut plus être coupé". Le chef de la Chambre des représentants a souligné qu'à cet égard, il est nécessaire nouveau plan réintégration de l'Ukraine. « Il n'y a pas si longtemps, nous avons lancé programme d'état"Pour unir les peuples du Donbass, nous offrons à tous les habitants de l'Ukraine une issue à la guerre par le rétablissement du pays - c'est une issue pacifique", a déclaré Zakharchenko. Il a également énuméré les conditions dans lesquelles l'idée sera mise en œuvre : elle doit être soutenue par les habitants de l'Ukraine et la communauté internationale. Cependant, on ne sait toujours pas s’ils le feront.

Le ministre du Revenu et des Devoirs de la RPD a déclaré que la Petite Russie deviendrait un État fédéral doté d'une large autonomie. Les questions relatives au budget fédéral, à l'armée et aux services de renseignement resteront sous la juridiction des autorités centrales. "Nous proposons d'élire des représentants de toutes les régions à titre personnel à l'Assemblée constitutionnelle, au cours de laquelle le pays de la Petite Russie sera créé et une nouvelle constitution sera adoptée", a-t-il déclaré. Timofeev a ajouté que la Constitution de la Petite Russie sera adoptée par référendum national après discussion. Avant cela, « un large débat public aura lieu aux niveaux régional et fédéral ». Le responsable a ajouté que le nouvel Etat tracerait la voie vers l'adhésion à l'union de la Russie et de la Biélorussie.

"Semble étrange"

L'annonce de la création de la Petite Russie soulève plusieurs questions. Premièrement, la République populaire autoproclamée de Lougansk a nié sa participation au projet. Le chef de la LPR n'a pas dit un mot à ce sujet, mais le président du Conseil populaire, Vladimir Degtyarenko, a exprimé des doutes quant à la faisabilité de l'initiative de Donetsk. «La République populaire de Lougansk n'a pas envoyé de délégués officiels à Donetsk pour participer à la réunion des représentants des régions d'Ukraine. De plus, nous n'étions même pas au courant de l'intention d'organiser cet événement, nous n'avons pas été d'accord sur cette question», a expliqué Degtiarenko.

Deuxième point important: On ne sait pas très bien quel est le lien entre la création de la Petite Russie et les accords de Minsk. En effet, après la signature des accords de Minsk, un autre projet d'intégration, Novorossiya, dont la création avait été annoncée le 24 mai 2014, est tombé dans l'oubli. On supposait que les régions ukrainiennes de Dnepropetrovsk, Zaporozhye, Odessa, Nikolaev, Kharkov et Kherson pourraient rejoindre Novorossiya. Dans le sud-est de l'Ukraine, des manifestations massives de citoyens indignés par les événements de Maidan ont eu lieu à cette époque, dont beaucoup étaient inspirés par l'initiative. Cependant, en mai 2015, les responsables du Donbass ont annoncé la « clôture du projet ». Le président du parlement de Novorossiya a ensuite expliqué que "l'activité est gelée car elle ne rentre pas dans le plan de paix signé en présence des quatre pays normands". De plus, en janvier 2017, Alexandre Zakharchenko a déclaré qu'en raison des accords de Minsk, l'unification de la RPD et de la LPR était impossible. Selon lui, lui et Igor Plotnitski sont « signataires des accords de Minsk ». « Cela signifie qu’il y a deux signatures en tant que chefs d’État. Aujourd’hui, toute unification est un changement dans le format de Minsk lui-même, pour lequel nous ne sommes pas prêts pour le moment », a expliqué le chef de la RPD.

Mais désormais, à Donetsk, la Petite Russie ne contredit pas les accords conclus dans la capitale biélorusse. «Nos propositions ne contredisent pas Minsk-2. C'est la mise en œuvre de "Minsk". À Minsk, il n'y a pas de définition de ce qu'il faut appeler ou comment cela devrait être appelé, il y a l'intégrité des frontières, la souveraineté. Nous avons donc proclamé la souveraineté et l'intégrité des frontières», a déclaré aux journalistes le vice-Premier ministre de la RPD, Alexandre Timofeev.

Oleg Tsarev a déclaré aux journalistes que la création de la Petite Russie soulève de nombreuses questions : « Premièrement, Zakharchenko a dû coordonner cela avec le parlement de la république. Deuxièmement, avec la République populaire de Lougansk. Mais il n’y a aucune déclaration de [Igor] Plotnitsky, alors qu’ils auraient dû l’annoncer ensemble. Tout cela semble étrange. »

Il est encore difficile de parler des perspectives du nouvel Etat. Il est clair que la Petite Russie ne recevra pas la reconnaissance des structures internationales, tout comme la DPR et la LPR ne l'ont pas reçue. Début mars, Zakharchenko n'a alloué que 60 jours de vie à l'État ukrainien - peut-être que le chef de la RPD est toujours confiant dans ses prévisions et se prépare à reprendre le pouvoir qui est sur le point de s'effondrer à Kiev.

D’un autre côté, l’initiative de Donetsk pourrait provoquer une activité accrue des responsables de la sécurité et des hommes politiques ukrainiens. À Kyiv en Dernièrement L'idée d'annuler l'ATO est activement discutée (l'opération antiterroriste à Kiev s'appelle les combats dans le Donbass) et une loi sur les opérations armées est en cours de préparation pour adoption. Il est possible que l'émergence de la Petite Russie conduise à refus total parties aux accords de Minsk et une nouvelle aggravation sur la ligne de contact. Le président ukrainien a déjà « enterré » le projet d’intégration.